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CHAPITRE VII
«Trois mois plus tard», nous retrouvons Saccard, accompagné de «quatre autres messieurs», «dans la trouée de démolitions que creusait le futur boulevard dPrince-Eugène». Les notables, dépêchés par le jury des indemnités de l'Hôte de Ville, forment la commission d'enquête chargée d'estimer la valeur des terrains et des immeubles du grand financier. Charmés de leur promenade parmi les décombres et peu sensibles au sort des ouvriers du bâtiment, ils lui accordent sans peine les trois millions qu'il réclame. Quant à Renée, qui se livre désormais au jeu et à divers excès, tous ses espoirs sont morts et ses affections taries. C'est «la fin d'une femme». Maxime est devenu veuf - et riche - pendant son voyage de noces. Il mène à Paris «dans un petit
hôtel de l'avenue de l'Impératrice
La jeune femme, seule, retrouve tous les "mangeurs de curée" au retour d'une promenade au Bois, qui fait pendant à celle du premier chapitre. L'empereur lui-même apparaît, comme pour "donner un sens à ce défilé triomphal". Accablée, Renée mourra "l'hiver suivant" (1864) "d'une méningite", en laissant de fortes dettes.
ETUDE SUR LA CUREE:
Le personnage principal en est Aristide Rougon, dit Saccard, qui va faire une rapide fortune en spéculant sur les futurs terrains à bâtir à l'époque des grands travaux menés à Paris par le baron Haussmann. L'action se déroule à Paris. Eugène Rougon, qui a fait carrière en politique grâce à son soutien.
àNapoléon III, est ministre. Il connaît tous les plans des travaux d'Haussmann et peut donc participerà la curée, dépeçage de Paris par les spéculateurs. Ne pouvant le faire directement, il laisse ce soin àson frère Aristide, tout en lui demandant de changer de nom. Aristide Saccard s'acquitte à merveillede cette tâche, enrichissant son frère et accumulant pour lui l'une des plus grosses fortunes de Paris.Le roman comporte une seconde intrigue. Devenu veuf, Saccard avait épousé Renée Béraud duChâtel, dont la fortune lui avait permis de se lancer dans la spéculation pour son propre compte.Mais Renée s'ennuie avec cet homme qu'elle n'aime pas. Nouvelle Phèdre, elle est tombéeamoureuse de Maxime, fils que Saccard a eu de son premier mariage. La relation semi-incestueuseentre Renée et Maxime sedéroule au vu et au su de Saccard, sans que celui-ci en soit vraiment tracassé. Finalement, abandonnée par Maxime, Renée sombre dans le jeu et la boisson, avant de mourir d'une méningite.
Émile Zola (1840-1902), (1872) La Curée
Renée et Maxime se trouvent dans une calèche ; ils rentrent du bois...« Et elle ne continua pas. Elle s'était tout à fait tournée, elle contemplait l'étrange tableau qui s'effaçait derrière elle. La nuit était presque venue ; un lent crépuscule tombait comme une cendre fine. Le lac, vu de face, dans le jour pâle qui traînait encore sur l'eau, s'arrondissait, pareil à une immense plaque d'étain ; aux deux bords, les bois d'arbres verts dont les troncs minces et droits semblent sortir de la nappe dormante, prenaient, à cette heure, des apparences de colonnades violâtres.
dessinant de leur architecture régulière les courbes étudiées des rives ; puis, au fond, des massifs montaient, de grands feuillages confus, de larges taches noires fermaient l'horizon. Il y avait là, derrière ces taches, une lueur de braise, un coucher de soleil à demi-éteint qui n'enflammait qu'un bout de l'immensité grise. Au-dessus de ce lac immobile, de ces futaies basses, de ce point de vue si singulièrement plat, le creux du ciel s'ouvrait, infini, plus profond et plus large. Ce grand morceau de ciel, sur ce petit coin de nature, avait un frisson, une tristesse vague ; et il tombait de ces hauteurs pâlissantes une telle mélancolie d'automne, une nuit si douce et si navrée, que le Bois, peu à peu enveloppé dans un linceul d'ombre, perdait ses grâces mondaines, agrandi, tout plein du charme puissant des forêts. Le trot des équipages,
dont les ténèbres éteignaient les couleurs vives, s'élevait, semblable à des voix lointaines de feuilles et d'eaux courantes. Tout allait en se mourant. Dans l'effacement universel, au milieu du lac, la voile latine de la grande barque de promenade se détachait, nette et vigoureuse, sur la lueur de braise du couchant. Et l'on ne voyait plus que cette voile, que ce triangle de toile jaune, élargi démesurément.
Renée, dans ses satiétés, éprouva une singulière sensation de désirs inavouables, à voir ce paysage qu'elle ne reconnaissait plus, cette nature si artistement mondaine, et dont la grande nuit frissonnante faisait un bois sacré, une de ces clairières idéales au fond desquelles les anciens dieux cachaient leurs amours géantes, leurs adultères et leurs incestes divins. Et, à mesure que la calèche s'éloignait,
Il lui semblait que le crépuscule emportait derrière elle, dans ses voiles tremblants, la terre du rêve, l'alcôve honteuse et surhumaine où elle eût enfin assouvi son cœur malade, sa chair lassée.
Voile latine : voile triangulaire à antenne.
Pour l'étude de la description...
- Pour l'étude de la description, il convient d'abord de faire des remarques sur la langue afin de s'intéresser ensuite à la fonction de la description et à son sens.
- Quelles sont les frontières de la description ? "La nuit était presque venue [...]" à "sa chair lassée."
- Pourquoi s'agit-il d'une description ?
L'imparfait : il donne du procès une vision analytique ; le procès est en cours de déroulement, le procès n'est pas limité, le tempo est ralenti.
Il y a une
Interruption dans la narration. Le romancier cherche à légitimer la description où le personnage fait une pause : "elle contemplait". Selon Philippe Hamon, Zola fait de Renée le "porte-regard".
Quel est l'objet de la description ? Il y a deux pantonymes dans la description : "l'étrange tableau" ; il s'agit du Bois de Boulogne (appelé "Bois" par métonymie ; il s'agit d'un point de vue parisien, celui de Renée), le tableau annonce la transformation de l'objet. Il s'agit d'une transformation du bois sous le couchant, et la transformation du bois sous le regard de Renée.
Qui voit ? On trouve des indices dans les premières phrases : c'est le personnage qui contemple. Le Bois de Boulogne est désigné par "Bois", ce qui signale le point de vue parisien. On note des caractérisations impropres,
cambiato, ma è stato formattato utilizzando i tag html appropriati:c'est-à-dire des adjectifs accolés à des substantifs de manière non pertinente : « cette nature si artistement mondaine » (il s'agit d'un oxymore) => dégénérescence de la nature ; « une nuit si douce et si navrée » (sens concret de navrée = « blessée ») => l'épithète n'est pas adaptée : on parle d'hypallage (n.f. : figure de style consistant à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui se rapporte à d'autres mots), c'est en effet Renée qui est navrée. Il y a projection de l'état psychologique de Renée dans la description ; « l'alcôve honteuse » (Renée) ; « feuillages confus » ; « un lent crépuscule tombait » (= un crépuscule tombait lentement), etc.
Ricorda che i tag html vanno inseriti solo dove necessario per formattare il testo, senza modificarne il contenuto.d'ordre particulier : le romancier compense cette absence d'ordre par une structuration visible de la description. Quels sont les indices, les « organisateurs de la description »(Hamon) ?
Des organisateurs spatiaux : « de face », « aux deux bords », « au fond », « au-dessus de », etc.
Tout s'organise donc autour du lac. La description se fait par le regard de Renée, un regard qui est d'abord horizontal, puis en profondeur, et enfin vertical.
Remarque sur « puis » : puis renvoie à la présence d'un regard qui parcourt l'objet dans un certain ordre : il s'agit donc d'un indice de la subjectivité. Il y a temporalisation de la description, ce qui produit une pseudo-narration (Hamon).
Décrire, c'est énumérer les parties d'un tout : il y a déclinaison métonymique des parties.
Quels sont les réseaux
Isotopie du bois : « arbres », « troncs », « lac », « eau », « ciel », etc. D'une manière générale, il s'agit d'eau et de verdure, c'est-à-dire de la composante végétale.
Isotopie de la couleur : « ombre », « lumière », « cendre », « étain », « pâle », « violâtres », « noires », « braise », « à demi éteint », « enflammé », « jaune »,« ombre », « verts », etc. Le paysage est ainsi traité comme un tableau : Zola se fait peintre. Il y a prédominance de tonalités sourdes, sombres.
Isotopie des formes : « s'arrondissait », « colonnades », « taches » et « architecture ».
Cela relève directement de l'impressionnisme, c'est-à-dire le primat de l'impression sur la restitution de la réalité. On parle d'écriture artiste. Isotopie de la mort qui est dénotée.