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: LA CONQUETE DE L’ANGLETERRE PAR GUILLAME
2. CHAPITRE
ER
I , DUC DE NORMANDIE
Les Vikings, proches ancêtres de Guillaume le Conquérant
Les Vikings font leur première apparition en baie de Seine. Originaires de Suède, de Norvège et du Danemark,
et de l’Océan
ces redoutable guerriers nomades pillent les villes côtières de la mer de Nord, de la Manche
Atlantique. En 910, le grand chef danois Hrolf, dit Rollon, attaque Paris, mais il est vaincu par Robert, comte
de Paris. Rollon se fait baptiser par Francon, l’archevêque de Rouen, ville de la Normandie ; son exemple est
3
suivi par ses compagnons. Le nouveau duc de Normandie promet alors de ne plus ravager le royaume, et il
tiendra parole. Ce baptême marque le début d’une assimilation des Vikings.
sur terre et sur mer, s’étaient
Ainsi, les Normands, qui menaient jusque-là une vie semi-nomade sédentarisés ;
en s’installent dans ce pays, ils en avaient adopté non seulement les coutumes, mais aussi la culture. Ils avaient
même abandonné leur lange, un dialecte du vieux-norrois, pour apprendre la langue néo-latin qui était en
train de s’y développer, c’est-à-dire le dialecte local romain, influencé par le picard, le francien (Ile-de-France)
er
et le poitevin (ancêtres du français). Le fils et successeur de Rollon est Guillaume I Longue Épée
(William longsword dans la photo).
Le vieux-norrois était une langue proche du scandinave commun et du saxon. Il existe des traces dans les
noms de lieux en Normandie : certains villages normands portent des noms germaniques comme Torp-en-
Yvetot (le village d’Yves), Houlgate
Caux, Torp-en-Lieuwin (torp = village), (de gate ou gasse = rue),
Barfleur, Harfleur (fleur norrois flodh). Dans tous les noms qui se terminent par la syllabe beuf, celle-ci
signifie « demeure » : Quillebeuf, Elbeuf, Daubeuf.
Le fils d’Arlette et de Robert le Diable : Guillaume le Conquérant
était un enfant illégitime aux yeux de la règle matrimoniale dans l’aristocratie d’alors
Guillaume : Guillaume
et d’une Normandie, Arlette, fille d’un
er
le Bâtard, fils du duc Robert le Diable (Robert I duc de Normandie
peaussier de Falaise. Cependant, Robert le Diable fait reconnaitre ce fils, qui n’a que sept ans, comme son
héritier, avant de partir pour la Terre Sainte en 1034. Cet acte est important parce qu’il prépare le destin de
l’Angleterre et de la France, ainsi que celui de leurs langues : le français commençait à se façonner les traits
et à acquérir l’importance politique qui allaient en faire une langue de plus en plus indépendante du latin.
Longtemps les ducs de Normandie s’étaient comportés en vassaux puissants et dociles à l’égard du roi de
; mais à partir de Robert le Diable, la politique d’alliance prévaut qui accroit encore l’intégration
France
culturelle et linguistique de la Normandie dans le royaume de France. Leur alliance avec le roi de France
l’enracinement
marque des Normands sur les terres de leur duché. Le développement de leurs échanges
politiques, commerciaux et linguistiques avec les habitants de l’Ile-de-France va se révéler capital pour
4
l’évolution et l’avenir de la France et de la langue française e e e
: au long des X , XI et XVII siècles, ce soient
les barbares vikings venus de mers qui se révèlent les meilleurs messagers de la langue française. Guillaume
le Conquérant est l’un des meilleurs exemples de cette « francisation » des Danois.
» de l’histoire occidentale
La première « bande dessiné
fils d’Harthacnut, dernier roi danois d’Angleterre et la reine mère, Emma,
Édouard le Confesseur, une
Normande, est élu roi par le Witenagemot (l’assemblé des « hommes sages »). Édouard, qui a passé tout son
enfance en Normandie, connait si bien Guillaume qu’il envisagerait comme tout à fait légitime qu’il prit sa
succession sur le trône d’Angleterre. La faiblesse du charactère d’Edouard et son occupation des affaires de
l’église fait si qu’il fils du roi d’Essex, Godwin.
avait laissé la réalité du pouvoir au comte Harold,
En 1064, Harold, à la suite d’une tempête sur les côtes normandes, avait été recueilli puis retenu prisonnier à
la cour de Guillaume, à Rouen. Pour recouvrer sa liberté, il doit faire serment de soutenir la candidature de
Guillaume à la succession d’Édouard le Confesseur. En janvier 1066, le roi Édouard meurt. Harold, rentré en
Angleterre, oubliait sa promesse et s’empare du d’Angleterre. C’est pourquoi Guillaume de Normandie,
trône
débarque en Angleterre, à Pevensey. Harold avait d’autres envahisseurs, commandés par le roi de Norvège,
dans le nord du pays. Arrivé près de Hastings le 14 octobre 1066, il choisit une hauteur stratégique, où il tient
bon jusqu’au moment où une ruse de Guillaume feignant de se battre en retraite, conduit Harold à quitter cette
position. Guillaume est couronné à Westminster le jour de Noël, mais il se trouve à devoir affronter la
noblesse anglo-saxonne : elle est dépossédée de ses terres, concédés aux barons normands, qui vont y imposer
une domination d’autant plus rude que la population va fréquemment se soulever. L’arrivée des prélats du
e
continent renouvelle aussi le clergé, et à la fin du XI siècle, la plupart des abbayes étaient dirigées par des
Normands. Quand Guillaume le Conquérant meurt en 1087, il règne dans le pays un ordre féodal assez strict,
assorti de contrôles et des recensements. Cette influence des Normands deviendra un des facteurs déterminants
de l’émergence d’une identité nationale anglaise. Les successeurs de Guillaume auront quelque mal à asseoir
indignée par ce qu’elle considère comme une usurpation du
leur pouvoir face à une noblesse anglo-saxonne
pouvoir. Seul le Conquérant commença l’étude de l’anglais, afin de rendre justice à ses sujets, mais parmi les
classes dirigeantes de la société normande, ni les rois, ni l’aristocratie ne se donnèrent cette peine, à
commencer par les successeurs de Guillaume.
Le règne de l’anglo-normand privilégiés, riches marchands, évêques, abbés, n’utilisaient que le
En Angleterre, la cour, les nobles et les
parler normand. On trouve aussi une production littéraire, histoires en vers, romans légendaires, chroniques,
e
vies de saints, le tout uniquement en normand. Toute la seconde moitié du XII siècle est le temps de
l’hégémonie du français, sous sa variante normande, dans l’ouest et le nord-ouest de l’Europe, d’autant plus
que la plus grande partie de la France appartient à la couronne d’Angleterre. Cette langue néo-latin que les
en Angleterre on l’appelle l’anglo-normand,
Normands introduisirent car elle est la forme que prit en
Angleterre le normand, mêlé de picard, qui s’y introduisit avec la conquête. e
Au cours du XII siècle un
important apport angevin se superpose à l’anglo-normand. Il n’empêche que le vocabulaire de l’anglo-
normand est en partie archaïque, tandis qu’à l’inverse, la grammaire évolue plus vite que celle de tous les
dialectes de France, qui garderont plus longtemps la déclinaison.
d’une forte empreinte française la langue anglaise : les mots d’origine française
Le Normand marqué et ceux d’origine anglo-saxonne,
(normande) correspondent à des usages plus recherchés, à des usages plus
familiers, plus adaptés aux réalités pratiques to combat / to fight, to conceal / to hide, to finish / to end, to
gain / to win, to perish / to die. Promenade, colonel, portmanteau, moustache, scène, vogue, liaison, repartee,
vers l’anglais.
etc sont des mots passés directement du français 5
Le début du déclin
La masse de la population parlait l’anglais, mais le français était présent dans les nombreuses familles mixtes,
Ce fut l’annexion
issues de mariages entre Anglais et Normands. de la Normandie en 1204 (par roi Philippe
en isolant l’Angleterre du continent, entraina
Auguste, qui est incorporée au domaine royal français),
l’apparition d’une conscience L’anglais commença à se substituer au français dans un
nationale anglais. e e
nombre croissant de domaines durant la fin du XIII siècle et la première moitié du XIV siècle, période
d’affirmation politique et linguistique qui culmine en 1362, lorsqu’au Parlement de Londres, le chancelier
prononce pour la première fois son discours d’ouverture en anglais. Il se trouve que ce déclin du français
hors de France n’est pas limité à l’Angleterre siècle le prestige du français l’avait fait
e
: à la fin du XIII
dans l’Espagne à la Suède en passant par l’Allemande, l’Italie et la Sicile. Les croisades
rayonner avaient
même transporté le français à Constantinople, à Chypre, en Palestine, en Syrie.
siècle, la langue française n’est plus la langue dominante
e
Au début du XIV en Angleterre et elle est en déclin
en Europe : mais elle a laissé des traces profondes dans la plus grande partie du continent.
3. CHAPITRE : EN FRANÇAIS, ET NON AUTREMENT
En dépit de la progressive réduction du français, il ne cessait de s’affermir. e
Le XIV siècle marque le début du
c’est-à-dire l’étape intermédiaire entre le français médiéval, désormais révolu, et les traits
moyen français,
qui vont fixer la physionomie moderne de la langue. La décadence de l’ancien français est étrangement
paral