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L’ETRANGER (1942) ne veut pas dire étranger au sens du pays, mais étranger aux évents, aux choses
C’est l’histoire d’un homme qui s’appelle Meursault qui se présente comme « étranger » (estraneo) à chaque
événement qui le concerne. Meursault est un employé qui vit en Algérie et qui apprend la mort de sa mère,
laquelle avait été internée dans un asile depuis trois ans ; il prend un autobus pour aller atteindre le funéral
de la mère. Il rentre chez-lui et le lendemain il encontre une femme, Marie (ancienne collègue) : ils vont à la
plage, la soirée il vont au cinéma et il passe la nuit avec elle. Le jour d’après, il reprend le travail et il rencontre
ses voisins (Raymond il dit toujours qu’il est un magasinier, mais en réalité il est un exploiteur des femmes).
Raymond qui frappe sa maitresse dans son appartement ; quand arrive la police, Meursault témoigne à
faveur de Raymond.
La dimanche suivante Meursault, Marie et Raymond se rendent à la plage, mais ils voient deux Arabes, en
particulier il y a le frère de la femme que Raymond a frappé. Il y a une bagarre et Raymond est blessé et
Meursault lui prend le revolver pour éviter qu’il fasse des assassinats. Sans y penser, Meursault revient à la
plage où il rencontre l’Arabe, lequel, quand il le voit, sort un couteau, où se réfléchit le soleil qui éblouit
Meursault. La sueur coule sur le visage de Meursault et l’aveugle un peu plus il tire une première fois, en
comprenant ce qu’il a fait, il tire encore trois fois.
Meursault est emprisonné et il ne se rend pas compte de ce qu’il a fait : le juge le condamne à être guillotiné,
parce qu’il le considère insensible. Marie va le voir en prison et finalement il se rend compte, avec sa visite,
qu’il est privé de quelque chose.
Le personnage de Meursault : le héros est présenté comme « étranger » à chaque événement de sa vie,
comme s’il était détaché de tout ce qu’il arrive, de tout ce qu’il se passe il est indifférent, il ne pense pas,
il ne réfléchit pas, il ne réagit pas, il vit de moments sans réfléchir sur ce qu’il passe il n’y a pas donc une cause
effective entre les évents. Il répond toujours : ça m’est égal.
•
La mort de sa mère ne semble rien provoquer il semble plus préoccupé de ce qu’il doit dire à
son chef : la morte de sa mère ne semble pas une justification pour ne pas aller au travail. Il dit
aussi « ce n’est pas de ma faute », comme s’il doit se justifier pour son absence ; pendant le
procès le directeur et le concierge de l’asile l’accusent d’avoir été calme pendant l’enterrement,
de n’avoir pleuré ;
•
Avec Marie il éprouve des sensations, mais tout se termine au moment où il les éprouve. Il
n’arrive jamais à analyser les sentiments ou les émotions : s’il les éprouve, elles sont
superficielles. Elle lui demande de l’épouser, il répond que cela lui était égal ;
•
Avec Raymond il accepte de devenir son copain, en répondant « ça m’est égal ». Il témoigne
et il écrit une lettre pour Raymond, mais encore une fois, Meursault ne semble pas être toucher,
il réagit avec indifférence ;
•
Pendant le procès quand il voit que tout le monde parle sans l’interpeller, qu’ils traitent cette
affaire en dehors de lui, il voudrait intervenir, mais en réalité il n’a rien à dire. Le procès devient
une caricature de la justice française ils parlent des évent qui n’ont rien à faire avec l’homicide,
parce qu’ils mettent en relation une suite des évents où Meursault ne voit pas de relations :
convenants sociales qui excluent que Meursault peut éprouver l’indifférence pour sa mère,
pour l’avoir mis dans un asile, pour ne pas savoir son âge, pour ne pas aller chez elle ; la relation
entreprise avec Marie le jour après l’enterrement de sa mère, le fait qu’il est allé au cinéma et à
la plage avec elle, ecc. Camus veut faire réfléchir sur ça.
C’est le soleil qui semble être à l’origine de l’enchainement des actions : à cause de cette brulure Meursault
fait un mouvement en avant, ce qui en retour provoquera le geste de l’Arabe qui sort un coteau. Agressé par
le reflet du soleil sur la lame et simultanément par la sueur qui coule sur le visage, Meursault tire. Le soleil
lui provoque de la souffrance physique, surtout sur le visage du protagoniste : le front, les yeux, les cils, les
paupières, le sourcil ; l’agression du soleil est aussi auditive. A aucun moment Meursault ne semble avoir le
choix de ses actions, même le coup de revolver est indépendant de sa volonté : ce n’est pas lui qui appuie
sur la gâchette, mais la gâchette qui se déclenche seule. Il semble en quelque sorte manipulé par les objets
(le revolver, le couteau) et son environnement.
Le seul moment où il se rend compte que tout va changer, où il prend conscience de son geste et ses
implications, c’est le moment après il tire pour la première fois : « c’est là que tout a commencé » et donc,
en se rendent compte qu’il a perdu l’équilibre et le bonheur, il tire encore trois fois. Meursault, qui semble
détaché du monde et étranger à l’engagement, comprend que sa vie avait été heureuse. Le plus-que-parfait
montre la rupture entre le passé et la situation présente. La position de cette scène est significative, parce
que la fin de la première partie s’ouvre sur la deuxième et donc, symboliquement, comme la porte du
malheur, sur une nouvelle phase de sa vie.
Le fait que le délit a été fait par un européen contre un arabe a eu beaucoup d’éco. Les arabes n’ont pas de
voix : pendant que Meursault se trouve dans la prison, il entend beaucoup phrase des arabes, mais il ne l’écrit
pas. Il peut être considéré comme un acte de racisme, mais il n’y a pas de racisme par Camus : il voulait
mettre en scène la condition de l’homme, n’importe quelle race.
•
Seulement à la fin il agit Meursault choisit finalement d’affronter l’absurde, et d’assumer son sort
/ destin : geste libératoire, il ne subit plus, il agit.
Le style : il forme des phrases très simple et des façons de parler très basses et colloquiales parce qu’il
provient d’un environnement populaire « maman », « ce n’est pas de ma faute ». Il s'agit d'un personnage
qui dit "je", mais qui ne parle jamais de ses sentiments ; il n'y a pas de lexique sentimental, mais il y a un
vocabulaire informatif.
Les critiques : à l’époque la France est sous le pouvoir de Vichy ; même s’il obtient beaucoup de critiques
négatives, par exemple quelle d’avoir démoralisé le moral de Français, il y a des intellectuels qui admire cet
œuvre, notamment Simone de Beauvoir et Sartre, qui ont vu une illustration de l’absurdité de la condition
humaine.
L’étranger sera associé à « La Nausée » de Sartre, parce que le protagoniste, Roquetin, a la même habitude
indifférente de Meursault.
Passage : (incipit)
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère
décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. L’asile
de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et
j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de
congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air
content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » II n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais
pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter ses
condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c’est
un peu comme si maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée
et tout aura revêtu une allure plus officielle. J’ai pris l’autobus à deux heures. II faisait très chaud. J’ai mangé
au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste
m’a dit : « On n’a qu’une mère ». Quand je suis parti, ils m’ont accompagné à la porte. J’étais un peu étourdi
parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a
perdu son oncle, il y a quelques mois. J’ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course,
c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à la réverbération de la route
et du ciel, que je me suis assoupi. J’ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé,
j’étais tassé contre un militaire qui m’a souri et qui m’a demandé si je venais de loin. J’ai dit « oui » pour
n’avoir plus à parler.
• Ce roman respecte assez la forme traditionnelle qui voit dans la première page : la compréhension
de la situation et du lieu dans lequel on se trouve aspect spatial et temporel (l’autobus à 2 heures,
aujourd’hui, demain) même si on ne sait pas dans quelle époque