vuoi
o PayPal
tutte le volte che vuoi
En 1789, à la veille de la révolution, les trois ordres du royaume constituaient toujours le tissu
de la société française. À l'exception du ROI lui-même, qui était connu comme "le premier
gentilhomme du royaume", chaque Français était organisé dans l'un des trois ordres. Selon
l'historien français Georges Lefebvre, sur les 27 millions de personnes qui vivaient en France
en 1789, pas plus de 100 000 appartenaient au premier ordre (clergé), tandis qu'environ 400
000 appartenaient au second (la noblesse). Il restait donc une majorité claire, environ 26,5
millions de personnes, au tiers-états.
Le CLERGÉ jouissait d'un pouvoir et de privilèges considérables dans la France de l'Ancien
Régime. Comme le roi prétendait que son autorité provenait d'un droit divin à régner,
l'Église était strictement liée à la Couronne et aux fonctions du gouvernement. Le pouvoir
politique et sociétal de l'Église gallicane avait une grande portée dans tout le royaume.
Depuis la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, les Français étaient automatiquement
considérés comme catholiques et tous les actes de naissance, de décès et de mariage
étaient conservés entre les mains des curés. La quasi-totalité du système éducatif français
était contrôlée par l'Église qui avait également le monopole de l'aide aux pauvres et des
hôpitaux. L'Église avait également maintenu un pouvoir de censure sur tout ce qui était
imprimé légalement. Selon l’Église gallicane, sans les sacrements catholiques, les personnes
n’étaient même pas considérées comme légalement existantes. Leurs enfants étaient
considérés comme illégitimes et n’avaient pas droit à l’héritage. Ce n’est que peu avant la
Révolution française que les protestants français ont enfin commencé à voir leurs droits
reconnus.
Le clergé français avait créé une assemblée générale qui se réunissait tous les cinq ans
pour discuter des intérêts de l’Église. Cette assemblée permettait au clergé de disposer de
ses propres tribunaux. Cette forme d’organisation permettait à l’Église de repousser toutes
les tentatives du gouvernement de limiter ses libertés financières et, par conséquent,
les ecclésiastiques n’étaient pas obligés de payer des impôts à l’État. Au lieu de cela,
l’église offrait régulièrement une certaine somme d’argent à la couronne sous forme de dons
gratuits et empruntait (prendeva in prestito) parfois de l’argent pour le compte de l’état, en
supportant les frais d’intérêt.
Le clergé percevait la dîme sur ses propres propriétés foncières, qui étaient très étendues
dans le nord de la France. Au total, les terres appartenant à l'Église constituaient environ un
dixième (1/10) de l'ensemble du territoire du royaume.
Le Second ordre (la NOBLESSE) jouissait également de nombreux privilèges. Certains
étaient purement honorifiques, comme le droit pour la noblesse de porter une épée, tandis
que d'autres privilèges étaient beaucoup plus utiles, comme l'exemption de la noblesse de
l'impôt direct de base connu sous le nom de taille. Cette immunité se justifiait par le fait que
les ancêtres (antenati) des nobles avaient risqué leur vie pour défendre le royaume, en
payant ce que l'on appelait "l'impôt du sang".
Cependant, à différence du clergé, la noblesse n’était pas exemptée de toutes les taxes, car à
partir du règne de Louis XVI (r. 1774-1792) elle devait payer l’impôt sur les sièges
électoraux et sur le "vingtième", c’est-à-dire un impôt adressé à toute la société française,
sauf aux membres de l’église, qui exige le versement de 5% de leur revenu net. Mais ces
obligations fiscales, selon Lefebvre, étaient elles aussi atténuées par les privilèges de la
noblesse et ne constituaient pas une charge financière significative.
Sous l’Ancien Régime, la noblesse constituait toujours la classe dirigeante, même si une
partie de son influence et de ses pouvoirs avait diminué en raison de la centralisation de
l’autorité par la Couronne pendant le règne du roi Louis XIV. En 1789, la noblesse
contrôlait un cinquième (1/5) de tout le territoire du royaume, sur lequel elle percevait ses
droits féodaux. Considérés comme investis d’un droit naturel à régner en vertu de leur
naissance, les aristocrates comprenaient tous les ministres de l’administration, tous les
officiers supérieurs de l’armée et la quasi-totalité du cabinet du roi, avec la notable
exception de Jacques Necker (1732-1804), un plébéien suisse protestant, qui fit sensation
lorsqu’il fut nommé ministre des Finances de Louis XVI.
Cependant, sous le règne de Louis XVI, beaucoup de membres de la vieille noblesse se sont
éloignés du pouvoir, pour deux raisons principales :
La proximité avec le roi, donc les nobles pour obtenir le pouvoir, ils devaient devenir
des courtisans et résider avec le Roi dans le Château de Versailles.
L’ascension de la classe bourgeoise, qui s’approchait toujours plus à être une
nouvelle noblesse, en achetant des charges aux nobles déchus et en mariant les filles
de familles nobles.
Une partie de la vieille noblesse, appelée la noblesse d’épée, commençait à envier la
nouvelle classe noble, riche et administrative, appelée la noblesse de toge.
Pour protéger les perspectives de la noblesse d’épée, le gouvernement français a adopté
l’ordonnance de Ségur en 1781 qui interdisait à quiconque (chiunque) de s’enrôler comme
officier militaire sans pouvoir reconstruire une lignée noble en au moins quatre
générations. Cette mesure a suscité l’indignation dans les hautes sphères du tiers-état.
Dans le même temps, la vieille noblesse a commencé à prendre exemple sur la bourgeoisie
montante et en effet, dans cette pèriode certains nobles se lancent dans les affaires,
achetant des parts d’industries, accordant des concessions minières sur leurs propriétés ou
spéculant dans l’immobilier.
Le tiers état : Les bourgeois et les classes ouvrières
Le TIERS-ÉTAT de la France pré-révolutionnaire était un groupe hétérogène, composé de
personnes très différentes: des riches marchands aux plus pauvres mendiants et paysans. Ils
représentaient la majorité de la population (plus de 90%), mais leurs expériences étaient très
différentes.
La bourgeoisie: C’était une classe croissante, composée de marchands, de professionnels et
d’industriels. Il contrôlait une grande partie de la richesse du pays et menait une vie
luxueuse, souvent semblable à celle des nobles.
Les "sans-culottes": C’était la classe ouvrière et les chômeurs (disocupati), très pauvres et
souvent sans travail. Leur nom, "sans culotte", soulignait leur pauvreté, car seuls les riches
pouvaient se permettre des pantalons de soie (seta).
La bourgeoisie française du XVIIIe siècle était une classe en pleine expansion. En 1789,
environ 2 millions de personnes s’identifiaient comme bourgeois, soit deux fois plus qu’il y a
50 ans. Ce groupe contrôlait une part énorme de la richesse nationale: près d’un cinquième
(1/5) de toute la richesse privée française, un quart (1/4) des terres et une part importante
des actions de l’État.
Les bourgeois les plus riches vivaient un style de vie luxueux, semblable à celui des nobles.
Se vêtir de soie, boire du café importé des Antilles et décorer ses maisons avec des imprimés
et des cadres étaient signes de richesse et de statut social.
Selon l’historien William Doyle, la bourgeoisie a contribué de manière significative au
développement culturel de la France en finançant des théâtres, des journaux, des collèges
et des bibliothèques publiques.
Doyle explique que la montée de la bourgeoisie est liée à l’expansion commerciale et
industrielle du XVIIIe siècle. Les familles bourgeoises s’enrichissaient principalement par
le commerce et investissaient dans des biens sûrs comme la terre. Les jeunes générations,
souvent éduquées à l’université, quittaient le commerce de leurs parents pour des
carrières libérales comme la loi ou la médecine, où leurs origines marchandes étaient
oubliées. De nombreuses familles se contentaient d’un statut confortable de classe moyenne,
mais certaines aspiraient à des positions plus élevées.
Le gouvernement, en difficulté financière sous le règne de Louis XVI, vendait des bureaux
publics à ceux qui pouvaient se le permettre. Ces bureaux, qui garantissaient prestige et
privilèges, étaient achetés par environ 10000 bourgeois, qui entraient ainsi dans la
noblesse.
Alors que la bourgeoisie prospérait, la pauvreté se répandait parmi la population. Les
agriculteurs, qui représentaient 80% de la population française, vivaient dans des
conditions difficiles. Même en période de prospérité, on estime que 8 millions de personnes
étaient au chômage et ce nombre augmentait en période de crise. La croissance
démographique, le tassement des salaires et l’augmentation des prix aggravaient
encore la situation. Une série de mauvaises récoltes dans les années 1770 et 80 a aggravé la
situation des agriculteu