vuoi
o PayPal
tutte le volte che vuoi
SONNET I
Dédicace à Henri II AU ROY
Ne pouvant vous donner ces ouvrages antiques
Pour vostre Saint-Germain, ou pour Fontainebleau,
Je vous les donne, Sire, en ce petit tableau,
Peint, le mieux que j’ay peu, de couleurs poëtiques,
Qui mis sous vostre nom devant les yeux publiques,
Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d’avoir hors du tombeau
Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques.
Que vous puissent les Dieux un jour donner tant d’heur,
De rebastir en France une telle grandeur,
Que je la voudrois bien peindre en vostre langage ;
Et peut estre, qu’alors vostre grand’Majesté
Repensant à mes vers, diroit qu’ils ont esté
De vostre Monarchie un bien heureux presage.
- Saint-Germain/Fontainebleau : je rentre de Rome mais je ne peux pas vous porter avec moi des
ouvrages. Mais Du Bellay peut lui donner un petit ‘tableau’ avec ses vers.
- Translatio imperii = dans le premier tercet. Construire en France la grandeur de Rome qu’on peut
connaître seulement à travers ses restes.
- dernier tercet : peut être qu’en repensant aux vers de Du Bellay, le roi pourra dire qu’ils ont été « un
bien heureux présage ».
28/02/2024
Du Bellay consacre des vers à Rome après un séjours qui a duré plusieurs années, après il retourne à Paris
(1547).
Moment très effervescent à Paris → la pléiade que voulait renouveler la poésie française et le monde poétique.
La matière du 16ème siècle → le moyen qui peut assurer et aider la reconstruction du monde et rejoindre une
harmonie supérieure.
Ce moment dure une dizaine d’années. Ce désir de refaire le monde a travers la poésie éclate, tombe, se détruit à
cause des guerres religieuses, des familles qui combattent.
Le sujet de son poème devait être:
- le rêve du poète
- chercher dans la poésie de l’antiquité, une poésie qui s’occupait de l'univers, de l’essence du monde.
Par ailleurs, le jeune Du Bellay ne participe en tant que poète dans la pléiade, mais il est le chef de la défense et
de l’illustration de la langue française (1548). Dans les années ‘50, lors de ce mouvement de renouvellement →
il prend l’initiative, il s’engage, la défense d’une langue vulgaire, ça était jusqu’à ce moment-là la matière de la
langue latine.
Du Bellay en Italie
→ Son rôle à Rome = accompagner un cardinal à Rome comme secrétaire.
→ Au siècle presque tous les poètes français voyageaient en Italie. Au temps de Du Bellay, c'était une tradition,
même si on parle pas encore de “grand tour” (la visite des villes les plus importantes d’Europe). On commence à
parler de ça dans le siècle suivant, celui des lumières, et il devient une expérience fondamentale pour la
connaissance humaine (au 16ème siècle, Ronsard restait en France, mais les autres intellectuels en Italie, no
“grand tour”).
Pourquoi est-ce qu’on voyageait?
1. Pour des conditions attachées à la politique, en particulier pour des questions liées aux guerres de
conquête. En effet, les armées et les groupent d’ambassadeurs se déplaçaient pour organiser les guerres;
ils pouvaient être accompagnés par les poètes.
2. Pour fréquenter les universités italiennes. La grande partie des intellectuels français désirait l’Italie
pour ses universités, comme celles de Padou ou de Boulogne.
Il y a des études du 19ème siècle par Émile Picot sur le français italianisant (il s’agissait d’un
“erasmus” ante litteram). Dans ces universités on avait des professeurs très importants. En même
temps, il y avait aussi le procès contraire: des intellectuels italiens qui sont venus en France pour les
universités.
Le voyage de Du Bellay s'insère dans un contexte plus ample, on souligne la relation entre l'Italie et la
France.
Pourquoi Du Bellay?
→ Aujourd'hui, on étudie les grands poètes du passé.
→ Quand Du Bellay arrive à Rome, il y a un changement tout à fait nouveau par rapport à la poésie de l’époque.
Pendant 50 ans, ça était considéré négatif: on accusait le poète d’avoir changé lui-même la poésie et d’avoir
changé la position du poète face à la poésie et à l'écriture.
→ L’expérience romaine de Du Bellay a duré 4 années plus ou moins. Il écrit ses vers en Italie mais il publie
seulement à Paris. Malheureusement, malgré les recherches, on ne sait pas quand ces poésies ont été écrites
précisément, il s’agit d’une chronologie qui fait des fautes à certains moments.
LES REGRETS (1558)
→ Il s’agit du recueil qui est considéré le plus riche pour comprendre cette révolution.
Pourquoi?
C’est significatif pour les infos:
● pour le lecteur français, il renvoie directement à Ovide (Tristia)
● Il confirme que Du Bellay est un modèle → comme tous les autres poètes de la Pléiade, il utilise la
poésie latine (Ovide écrit ailleurs, en Roumanie, Du Bellay aussi, mais à Rome).
Le titre
Pour les contemporaines de Du Bellay, il donnait une quantité d’infos. Avec le terme “regrets”, on fait référence
à la figure du poète exilé, qui est riche des connotations: pour donner une petite définition, on est exilé quand on
n’est pas dans son pays, on ressent la nostalgie pour la patrie; on peut donc être exilé pour différentes
motivations (politique…).
→ Les Regrets de Du Bellay renvoient directement au modèle latin de l'œuvre Tristia d’Ovide.
→ Le poète continue ce qu’on a commencé avec Ronsard.
→ Avec son recueil, le poète s'insère dans la tradition de la Pléiade.
→ Dès les premiers sonnets il y quelque chose qui ne marche pas avec la tradition → le premier sonnet.
LES REGRETS
DE JOACHIM DU BELLAY
ANGEVIN
I
Je ne veux point fouiller au sein de la nature,
Je ne veux point cercher l’esprit de l’univers,
Je ne veux point sonder les abysmes couvers,
N’y dessigner du ciel la belle architecture.
Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,
Et si hauts argumens ne recerche à mes vers :
Mais suivant de ce lieu les accidens divers,
Soit de bien, soit de mal, j’escris à l’adventure.
Je me plains à mes vers, si j’ay quelque regret,
Je me ris avec eux, je leur di mon secret,
Comme estans de mon cœur les plus seurs secretaires.
Aussi ne veux-je tant les peigner et friser,
Et de plus braves noms ne les veux desguiser,
Que de papiers journaux, ou bien de commentaires.
Il y a toute une séries d’éléments différents qui nous frappent et qui signalent ce changement:
Éléments stylistiques:
❖ ● l’emploi du “Je” → la première personne singulier. On avait parlé d’une poésie du passé qui
n’avait pas l’aspect personnel, mais Du Bellay, pour le 16ème siècle, il écrit ce sonnet qui est
quelque chose qui manifeste un changement.
Il dit qu’il se détache de cette poésie haute, qui imite les anciens pour une poésie plus
personnelle, liée au résultat d’une expérience personnelle. De là, cette présence
anaphorique du “Je”, qui est non seulement la seule présence du pronom, mais aussi de son
emploi dans une phrase complètement négative. Ici, le “Je” indique que le poète se veut
distinguer de la poésie traditionnelle.
Il ne suit plus les antiquités, la poésie de Ronsard, il se détache des ruines, des tableaux, il
s’occupe des faits divers de la vie quotidienne. En effet, il dit qu’il écrit à l’adventure, sans
suivre des règles précises.
→ Ce type de renouvellement de la poésie sera développé quelques siècles après avec l'écriture automatique
(‘800). Pour cette raison-ci, on parle d’une palinodie écrite par Du Bellay, c’est-à-dire des vers qui annoncent
un changement complète et une négation de ce qu’on a fait jusqu'à ce moment là.
→ Ce premier sonnet ouvre le recueil et, pour ça, c’est un sonnet programmatique. Cela veut dire que le poète y
planifie son intention et y explique son programme. Tout d’abord, il dit ce qu’il ne veut pas faire et ensuite, le
troisième vers de la deuxième quatrain, commence avec mais, une opposition, où il dit ce qu’il fera.
→ La poésie est le moyen pour connaître ses regrets et pour les raconter. L’écriture poétique permet de raconter
aussi les défaites et les insuccès; c’est une expérience douloureuse et Du Bellay le fait avec les vers, en effet il
dit “je me plains à mes vers” (mi lamento coi miei versi).
→ Il va chercher quelqu'un qui l'écoute, pour lui dire la douleur qu’il ressent et Du Bellay choisit les vers. Pour
cela il ne veut pas suivre les règles (“Comme estans de mon cœur les plus seurs secretaires”).
Le but de la poésie aussi a changé: on n'écrit plus des beaux vers, mais il faut trouver quelqu'un pour lui raconter
cette douleur. Le poète ne veut pas cacher ses vers ou déguiser ses sentiments, il n’écrit pas des Hymnes ou des
Odes.
→ À partir de ce sonnet on peut saisir l'évolution que le poète à eu à Rome.
→ Il va à Rome comme secrétaire, pour ça il est en contact avec la vie de la ville, la vie la plus complexe,
financière. Il s'occupe de la finance de France à Rome, une vie chaotique, une vie construite