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Mélanie adore le cinéma. Elle aime tous les films : les films d’aventures, les films
d’amour, les westerns, les comédies musicales, les dessins animés (cartoni animati),
les films de science-fiction, les histoires d’amour. Elle passe son temps à regarder des
films à la télévision et à en louer (noleggiare) au vidéo-club de son quartier. Elle
aimerait bien, depuis toujours (da sempre), aller seule au cinéma. Justement, à
Tourmens, la grande ville où elle vit et grandit, Mélanie a la chance de vivre dans la
rue des Ursulines, à deux pas du cinéma Le Royal. C’est le cinéma des étudiants. Les
jeunes gens y vont l’après-midi et le soir y voir des films qu’on ne voit pas ailleurs (da
altre parti), des films chinois et finlandais, des films d’Afrique du Sud et des films de
Hong-kong, des films palestiniens et des films israéliens.
Mélanie aimerait pouvoir aller voir des films au Royal mais, on lui dit qu’elle est trop
jeune. Le Royal est fréquenté par des jeunes gens plus vieux qu’elle, par des adultes.
Très peu d’adolescents s’y rendent car, dans la journée, ils sont au lycée et, le soir, ils
doivent faire leurs devoirs et dormir. Mélanie essaye de convaincre sa mère de la
laisser aller au cinéma le dimanche après-midi, mais sa mère qui a envie de lui donner
une bonne éducation, juge (ritiene, giudica) plus utile de l’emmener (portarla con sé)
au théâtre voir des pièces de Molière et de Racine, ou des films comme La femme du
boulanger ou Le docteur Jivago, que Mélanie trouve mortellement ennuyeux.
Mais les adolescents grandissent et prennent de l’assurance (sicurezza di sé).
Mélanie, qui a été une petite fille sage et obéissante, devient peu à peu une
adolescente calme et perspicace. Elle apprend que le temps est fait pour qu’on joue
avec. Quand elle atteint l’âge de 16 ans, sa mère lui accorde le droit d’aller au cinéma
toute seule – pas au Royal, mais au CinéPalace, le grand cinéma familial qui se trouve
sur l’avenue Magne, au centre-ville. Mélanie choisit son film, sa mère la dépose en
voiture cinq minutes avant et vient la rechercher cinq minutes après. Mélanie s’assoit
toujours à la même place, juste sous la fenêtre de la cabine de projection. Ainsi,
pendant la séance (spettacolo/proiezione del film), quand elle lève les yeux, elle voit le
faisceau lumineux du projecteur passer au-dessus de sa tête.
Et un jour, Mélanie, après que sa mère l’a laissée devant le CinéPalace, décide de
marcher jusqu’au Royal. Elle entre dans la salle du Royal au moment où la séance
commence (spettacolo). Elle s’assoit à sa place, sous la cabine de projection, mais
découvre qu’il y a quelque chose à ses pieds. C’est un sac, pas très grand et pas très
lourd (pesante). Elle se dit que quelqu’un l’a oublié, alors elle l’apporte à la dame qui
vend les billets. Mais la dame lui dit qu’elle n’a pas le temps et que ce n’est pas elle
qui s’occupe de ça, et elle dit à Mélanie d’apporter le sac au projectionniste du Royal,
en haut du petit escalier. En haut de l’escalier, Mélanie frappe à la porte. « Entrez »
-lui répond une grosse voix. Le projectionniste est un gros monsieur à tête de
bouledogue (testa di un bulldog ?). Au moment où il voit entrer Mélanie, il lui fait un
beau sourire et dit « Bonjour, ma jolie ». Mélanie intimidée, lui tend le sac.
Le gros monsieur à tête de bouledogue lui dit : « Tu me rapportes le
sac ? » Mélanie hoche la tête (annuire). « Mais c’est pour toi ! » Mélanie le regarde
d’un drôle d’air (con aria strana). Le gros monsieur lui montre le dessus (mostra la
parte superiore) du sac : le nom de Mélanie est inscrit dessus.
- C’est le cadeau qu’on offre une fois par an à celui ou à celle qui s’assoit sous la
cabine de projection.
- Qu’est-ce que c’est ? demande Mélanie.
- Ouvre, dit l’homme.
Mélanie ouvre le sac et en sort…
- Une caméra ?
- Oui, une caméra un peu particulière, mais qui marche très bien. Est-ce que tu as
envie de t’en servir ?
- Euh, je ne sais pas…
- Tu n’es pas obligée, tu sais. Tu peux l’essayer pendant une journée. Si tu n’en veux
pas, tu me la rapportes. D’accord ? Mais si tu la gardes plus longtemps, il faudra me la
rapporter dans un an, pour qu’on puisse l’offrir à quelqu’un d’autre.
- D’accord, dit Mélanie.
Et elle remet la caméra dans le sac. Au lieu d’aller voir le film, Mélanie sort dans la rue
et se met à filmer les gens qui passent, les magasins, les voitures, le ciel, les oiseaux
(uccelli), les chiens et les chats. Deux heures plus tard, elle retrouve sa mère à
l’entrée du CinéPalace. Sa mère lui demande où elle était. Mélanie répond qu’elle est
allée se promener avec le cadeau qu’on lui a fait et lui montre la caméra et le sac. Sa
mère hausse les épaules (fare spallucce), comme si elle ne voyait ni le sac, ni la
caméra et pousse Mélanie dans la voiture.
Le soir, dans sa chambre, Mélanie découvre que la caméra a un petit écran et se dit :
« Chic, je vais revoir dessus tout ce que j’ai filmé dans la journée. » Quelle n’est pas sa
surprise de découvrir qu’elle a filmé des choses qu’elle ne voyait pas : des gens qui
s’embrassent et qui se disputent ; des hommes qui se battent ; des femmes qui se
parlent ; des enfants qui jouent ; des animaux fantastiques ; des forêts et des
montagnes ; des lacs et des mers.
Elle n’a pas filmé tout ça, mais elle se souvient vaguement avoir déjà vu toutes ces
images, et sur l’écran de la caméra elle revoit soudain (improvvisamente) le rêve
qu’elle a fait la nuit précédente : un homme vêtu (vestito) d’une armure et portant les
ailes d’un ange (ali di un angelo) se bat contre un géant de pierre (gigante di
pietra). Mélanie comprend alors que cette drôle de caméra ne filme pas ce qu’elle voit,
elle filme ce qu’elle rêve.
Pendant un an, chaque soir, Mélanie sort la caméra de son sac – la caméra que
personne d’autre qu’elle ne voit – et découvre les images qu’elle a rêvées la nuit, mais
aussi en plein jour, les histoires de ses amis, les histoires de ses profs, de sa famille et
des gens qu’elle ne connaît pas. Et quand elle aime beaucoup le rêve, elle le note
dans un petit cahier.
Au bout d’un an (dopo un anno), comme convenu, elle rapporte la caméra au cinéma
Le Royal. Et pour la première fois, elle prend un ticket pour aller voir le film.
Elle dépose la caméra au pied du siège (posto), juste sous la cabine de projection. Et
puis elle va s’asseoir plus loin. Du coin de l’œil (con la coda dell’occhio), elle voit un
garçon un peu plus jeune qu’elle entrer dans le cinéma, juste au début de la séance,
s’asseoir sous la cabine de projection, se pencher (piegarsi) pour regarder sous le
siège et en sortir un sac noir. Juste à ce moment-là, le film
commence. Mélanie regarde l’écran et sourit.
Vocabulaire
Le cinéma
Les films d’aventures, les films d’amour, les westerns, les comédies musicales, les
dessins animés (cartoni animati), les films de science-fiction
Louer : noleggiare
Le vidéo-club
Depuis toujours : da sempre
Ailleurs : da altre parti
Les films chinois et finlandais, films d’Afrique du Sud et films de Hong-kong, films
palestiniens et films israéliens
Essayer de : provare a
Convaincre : convincere
Juger : ritenere, giudicare
Emmener : portare con sé
Les pièces de Molière et de Racine, films comme La femme du boulanger ou Le
docteur Jivago
Assurance : sicurezza di sé
Sage : saggia
Sous la fenêtre de la cabine de projection
Ainsi : così
La séance : spettacolo/proiezione del film
Le faisceau lumineux du projecteur : fascio luminoso
Lourd : pesante
Le projectionniste : proiezionista
Frapper : bussare
À tête de bouledogue : con la testa di un bulldog
Hocher la tête : annuire
D’un drôle d’air : con aria strana
Le dessus : la parte superiore
Les oiseaux : uccelli
Hausser les épaules : fare spallucce
Des gens qui s’embrassent et qui se disputent ; des hommes qui se battent ; des
femmes qui se parlent ; des enfants qui jouent ; des animaux fantastiques ; des forêts
et des montagnes ; des lacs et des mers
Soudain : improvvisamente
Vêtu : vestito
L'armure : armatura
Les ailes d’un ange : ali di un angelo
Le géant de pierre : gigante di pietra
Au bout de : dopo
Le siège : posto
Du coin de l’œil : con la coda dell’occhio
Se pencher : piegarsi
Compréhension globale
1. La passion de Melanie est le cinema e les films de tous les genres.
2. Sa mère lui interdit aller au cinema quand elle est encore trop petite et elle doit
étudier. La mère juge aussi plus utile aller au théâtre pour son éducation.
3. Melanie commence à aller au cinema quand elle est grandie et elle est devenue
une adolescente avec plus assurance. Habituellement elle va au CinéPalace, le
grand cinéma familial, choisit son film et s’assoit toujours sur la cabine de
projection. Sa mère la dépose en voiture cinq minutes avant et vient
la rechercher cinq minutes après.
4. Un jour au cinema Le Royal elle trouve un sac du projectionniste qui contient
une camera : c’est une camera spécial parce qu’elle photographe les rêves.
5. Le premier jour Melanie photographe la gens dans la rue.
6. Le soir, au lieu de trouver ses photos, Melanie trouve dans la camera le rêve
qu'elle a fait la nuit pr&