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Plusieurs personnifications et comparaisons renforcent l’imagerie poétique: Les

verges et les bourgs sont gourmands, Les astres sont comparés aux abeilles, en

raison de leur couleur dorée et Les rayons de lune évoquent des rayons de miel

passant à travers les branches.

Le mot « or » joue sur une double signification, renforçant la polyphonie et la richesse

polysémique du texte. De même, le mot « aventure » est polysémique, pouvant

signifier péripétie, liaison ou providence.

La mention d’Arcture renvoie à la constellation d’Arcturus, repère céleste pour les

bergers.

La description des rayons comme « décevants » signale leur nature illusoire.

L’allitération en [d] tout au long du poème évoque la douceur du miel, un motif

récurrent suggérant à la fois la douceur trompeuse des rayons et la sensualité de

l’expérience poétique.

Le dernier vers a une triple fonction:

- Complément circonstanciel de lieu (situer l’action)

- Complément d’objet indirect (prendre = dérober)

- Épithète homérique de miel (déterminant son goût).

Cette fin souligne la tension entre hantise et optimisme lumineux, propre à

l’ensemble du poème.

Marine Les Illuminations,

(Arthur Rimbaud, 1886)

Ce poème se distingue par l’usage du vers libre et évoque une scène maritime, un

thème classique en poésie et peinture, proche de ce qu’on trouve chez Apollinaire. Il

repose sur une association thématique et une relation en chiasme entre les images

champêtres et maritimes, mêlant ainsi la terre et la mer dans un rythme binaire qui

crée une confusion volontaire.

L’expression « chars d’argent et de cuivre » fonctionne comme une métonymie ou

une synecdoque pour désigner les bateaux, tandis que les tourbillons de lumière

symbolisent la disparition de la vision, fusionnant eau et lumière. Une ambiguïté

subsiste quant à la nature de la vision (réelle, picturale ou imaginaire), mais cela importe

peu puisque l’objectif est précisément de mêler les deux univers, à la manière de Turner

en peinture.

La structure syntaxique traduit cette interpénétration:

- Vers 1 et 2 : deux groupes sujets.

- Vers 3 et 4 : contiennent un verbe et un complément d’objet direct (COD).

- Vers 5 et 6 : deux groupes sujets coordonnés par « et ».

- Vers 8 et 9 : deux compléments circonstanciels de lieu.

On remarque une subdivision binaire dans les adjectifs : argent et cuivre, acier et

argent (vv. 1, 2), ainsi que dans les constructions en chiasme qui unissent les

domaines terrestre et marin.

Les vers 5 et 6 renforcent ce mélange en associant les courants à la lande et les

ornières au reflux, tandis que les vers 8 et 9 relient les forêts aux piliers et la jetée

aux fûts.

Les vers 7 et 10, isolés, soulignent l’union:

- Vers 7 : exprime une action commune (filent) avec une répétition du son [f]

traduisant la rapidité du mouvement.

- Vers 10 : reprend cette idée avec « tourbillons », écho à « circulairement »,

mêlant eau et lumière. L’allitération en [t] accentue le choc violent de l’eau

sur les pilotis ou de la terre sur les troncs.

Ce poème traduit le désir du poète (probablement Rimbaud) de fusionner deux

éléments distincts, créant un univers poétique où terre et mer deviennent

équivalents et métaphores l’un de l’autre.

En comparaison avec Apollinaire, on note une similitude dans le traitement des

thèmes naturels, les deux poètes cherchant à réconcilier ou confondre des mondes

opposés via la forme poétique et le rythme.

À la santé Alcools,

(Guillaume Apollinaire, 1913)

À la Santé Alcools,

Le poème , issu du recueil retrace l’expérience carcérale

d’Apollinaire en 1911, après avoir été injustement incarcéré pendant six jours à la

prison de la Santé à Paris. Le titre est ambivalent : il joue à la fois sur le nom de la prison

et sur l’expression courante "à la santé", éveillant ainsi la curiosité du lecteur,

rapidement éclairée dès les premiers vers.

Le poème est organisé en six strophes indépendantes (ou six poèmes selon certains

critiques), correspondant peut-être aux six jours d’emprisonnement. Cette structure

donne au texte un caractère cyclique et accentue le sentiment de répétition et

d’enfermement. Pourtant, malgré sa situation, le poète revendique une liberté

intérieure en jouant avec les formes métriques, démontrant un refus des

contraintes traditionnelles.

Figures de style et thèmes principaux :

Le premier vers « Il a fallu me mettre nu » introduit le poème avec force et

 brutalité. Il évoque la fouille à nu à l’entrée en prison, moment d’humiliation et

de dépouillement identitaire, mais aussi métaphore d’une renaissance ou

d’une mise à nu intérieure.

Le mot « ulule » (onomatopée) donne une dimension sinistre à l’atmosphère

 carcérale, tandis que l’allusion à Lazare crée une métaphore biblique puissante :

le poète, comme Lazare, est symboliquement mort, enterré dans sa cellule.

L’anaphore « Adieu » exprime un regret mélancolique pour la jeunesse

 perdue, l’amour, la liberté. L’expression « tombe-ronde » constitue une

antithèse entre la danse joyeuse et la mort, suggérant la tension entre vitalité

extérieure et désespoir intérieur.

Le soleil qui pénètre la cellule est une personnification moqueuse de la liberté

 extérieure : il rappelle au poète ce qu’il a perdu. La lumière, d’habitude

symbole d’espoir, devient ici ironique et cruelle.

Le refrain sonore « on y fait couler », pléonasme volontaire, rappelle le style

 du Pont Mirabeau et évoque l’écoulement du temps, lent et monotone, marqué

par l’anaphore « chaque matin » et le verbe « tournons », qui traduisent la

routine carcérale.

Une comparaison frappante associe le ciel bleu à une chaîne : cette métaphore

 souligne la privation de liberté, où même le ciel semble faire partie de la

détention.

Dans la quatrième strophe, les murs nus de la cellule font écho à la nudité du

 poète du début. La mouche qui marche sur la feuille devient une métaphore de

l’ennui, accentuée par l’allitération discrète et le champ lexical de la

monotonie.

L’expression « que deviendrai-je » introduit une angoisse existentielle que le

 poète adresse à Dieu dans une prière émotive : il demande pitié pour ses yeux

secs, pour sa pâleur, pour les prisonniers (synecdoque : « pauvres cœurs »),

pour l’amour devenu idée, et surtout pour sa raison fragile menacée par la

folie.

Dans la cinquième strophe, l’ennui carcéral est comparé à un enterrement : le

 temps semble immobile, pourtant trop rapide dans la mémoire. L’usage du tu

marque un dialogue intérieur du poète avec lui-même. Le verbe « pleureras »,

répété, crée une polyptote, renforçant l’introspection douloureuse.

La dernière strophe fait entendre les bruits du monde extérieur, que le poète

 perçoit sans le voir. Le ciel hostile est une antiphrase : loin d’être bienveillant, il

accentue l’isolement. L’adjectif possessif « ma », répété deux fois, indique que

malgré tout, cette prison fait maintenant partie de lui.

Le dernier espoir du poète réside dans « la raison », seule clarté qu’il lui reste.

 On peut y voir une référence à Baudelaire et à la lucidité douloureuse de la

conscience, dans une tension entre démence et survie mentale.

Conclusion :

À la Santé est un poème à la fois biographique, lyrique et philosophique, où

Apollinaire transforme une expérience traumatique en création poétique. En jouant

avec les formes métriques et en convoquant des images fortes, il montre que l’esprit

du poète reste libre même derrière les barreaux. C’est aussi une réflexion sur

l’enfermement, la douleur intérieure et le pouvoir rédempteur de la poésie.

Paysage Calligrammes: poèmes de la paix et de la guerre

(Guillaume Apollinaire, , 1913-

1916)

Apollinaire invente le terme calligramme pour désigner ses poèmes visuels, en

remplaçant volontairement l'expression idéogramme lyrique, qu’il juge trop

kallos gramma

imprécise. Ce nouveau mot, formé à partir du grec (beauté) et

(écriture), suggère une fusion de l’art visuel et de l’art poétique, et rend hommage

à la peinture, domaine avec lequel Apollinaire entretient un rapport étroit.

L’expression idéogramme lyrique posait problème car elle mélangeait plusieurs

types de représentations.

En s’inspirant de la langue chinoise, Apollinaire distingue trois formes de représentation

graphique :

L’idéogramme, représentation globale de l’idée,

 Le pictogramme, qui représente visuellement un objet,

 Le sonogramme, qui associe sons et significations.

Ces deux dernières catégories sont en réalité des sous-types de l’idéogramme.

Apollinaire réalise que certains de ses poèmes relèvent plus de l’image que de

l’écriture ou inversement, d'où le besoin de clarifier la terminologie.

Les calligrammes agissent sur deux plans principaux :

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Scienze antichità, filologico-letterarie e storico-artistiche L-LIN/03 Letteratura francese

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