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La communication, qu’elle soit publicitaire, touristique ou gastronomique, a un
pouvoir de séduction. En fait, la rhétorique de la publicité privilégie l’éthos et
surtout le pathos par rapport au logos. Le message cherche à séduire et à
envouter. (Exemple Bergson page 154)
Dans certains restaurants, les menus deviennent de véritables exercices de
style. Par exemple dans les années 80, des restaurants parisiens spécialisés
dans la nouvelle cuisine ont baptisés les entrées avec des noms de desserts
comme “sorbet de fromage de tête” et vice versa “soupe de fraises”.
En ce qui concerne le discours gastronomique, les mots qui reviennent souvent
sont : plaisir, nouveauté, santé, nature, rapport qualité/prix. On distingue
plusieurs genres de cuisine :
- La cuisine du Moyen-Age et celle d’Antoine Careme
- La cuisine nationale ou locale
- La cuisine nationale ou internationale
- La cuisine internationale ou globale
- La cuisine traditionnelle ou créative
- La cuisine des mères de famille ou des chefs
- La cuisine des “cordons bleus ou des cuisiniers pensants”
- La cuisine des paysans ou de la cour
- La cuisine plébéienne ou professionnelle
- La cuisine artisanale ou artistique
- La gastronomie moléculaire ou la cuisine moléculaire
En conclusion, il y a la “cuisine muette” (celle qui existe dans les assiettes) et
la “cuisine bavarde” (celle qui existe dans les chroniques gastronomiques).
Dans “Un festin en paroles” REVEL parcourt les phases de l’histoire de la
cuisine :
- Phase de complication et d’alourdissement VS phase de simplification
et d’allègement
- Les tendances (internationalisation VS retour aux cuisines régionales)
- Les accents (assaisonnements, épices, fumets VS produit naturel, sa
fraicheur, son authenticité)
Il y a conflit entre la valorisation de la tradition et la valorisation de l’invention.
En effet, on peut remarquer que dans les dépliants pour les hôtels et
restaurants il y a un marketing touristique qui pousse à promouvoir non
seulement les services de restauration mais aussi la beauté des paysages et
les produits du terroir.
Exemple page 155 Vallée du Casentino
Il arrive très souvent que les dépliants utilisent la manipulation pour susciter la
confusion et utilisent la séduction pour attirer le touriste. Pour cela, ils
décrivent les services et les produits de façon “euphorique”. Dans le marketing
touristique, le mot à la mode est “gourmand”.
2. Des faits de langue révélateurs
2.1 A propos de “gourmand”
Le touriste, français ou étranger, est continuellement exposé aux tentations de
la gourmandise, considérée comme péché capital à l’époque de Saint Thomas
d’Aquin, mais qui ne l’était plus à l’époque de Brillat-Savarin. En effet, dans son
ouvrage “Physiologie du gout” sous-titré “Méditations de gastronomie
transcendantale”, il y consacre une trentaine de pages pour remettre en cause
la définition des dictionnaires car elle entraine la confusion avec la
gloutonnerie et la voracité. Il dit que la gourmandise est une qualité précieuse
et une vertu. Brillat-Savarin nous dit que se mettre à table est affaire de
langage, “l’homme d’esprit seul sait manger”. A notre époque de grande
consommation, l’adjectif “gourmand” ne signifie plus le péché et il est utilisé
très souvent pour différents emplois.
Avant son emploi pour la publicité, “gourmand” se référait à un être humain qui
aime manger.
Mais par métonymie, le terme “gourmand” qualifie la chose mangée.
Aujourd’hui, on parle de “tarte gourmande”, “d’une salade gourmande”, “d’une
crêpe gourmande”, “d’un potage gourmande”, “d’une frite gourmande” !
Ou encore “un menu gourmand”, “une table gourmande”, “un plat gourmand”,
“un café gourmand”, “une recette ou une assiette gourmande”…
Si on pousse la relation métonymique, il qualifie aussi le conteneur : “panier
gourmand”, “boite gourmande”. Idem pour désigner un temps ou un lieu : “fete
gourmande”, “marché gourmand”, “journée ou weekend gourmand”,
“voyage/parcours/itinéraire/village gourmand”…, “La Ferme Gourmande” ou
“Le Moulin Gourmand” (restaurants).
L’adjectif “gourmand” qualifie aussi les personnes ou les livres de cuisine, “les
journalistes gourmands”, “Le Bottin gourmand”,…
Ce n’est plus un péché mais un argument, un leitmotiv de marketing
gastronomique.
Tout peut etre gourmand : “un silence, un regard, un souvenir, une écoute
gourmand(e)”.
On peut donc dire que “gourmand” est un adjectif relationnel qui attribue au
substantif un ensemble de qualités correspondant aux caractéristiques de
“gourmand” se référant à un etre humain. “Gourmand” n’est pas seulement un
adjectif qualificatif mais c’est un adjectif relationnel qui établit des connexions
entre des noms et d’autres domaines qui leur sont extérieurs.
2.2 A propos de l’emploi de “gourmand” et “gourmet” en
italien
L’utilisation de cet adjectif ne se limite pas au français, il est en train de
s’implanter dans la langue du marketing et de la communication touristique en
italien. Exemples : gustoso, goloso, prelibato, leccornie, prelibatezze, golosità,
cannardizie… Dans la gare d’Ostiense, il y a un grand magasin “Eataly” qui est
considéré comme un centre de l’excellence agro-alimentaire, dédié
entièrement au gout et au plaisir du palais. On y trouve des aliments typiques,
sains et de haute qualité. Il y a aussi des “livres gourmands” du Gambero
Rosso.
“Gourmet” en italien (1969) : intenditore, degustatore di vini, buongustaio
raffinato.
“Gourmand” : n’est pas compréhensible pour un italien qui ne connait pas le
français meme s’il y a une paronymie (rapport lexical entre deux mots) avec
“gourmet”.
Gourmet s’associe à : città, viaggio, tavola, assaggio, ristorante, gastronomia,
cucina raffinata, sapore, vino, delizia,…
Gourmand qualifie : città, soste, ristoranti, viaggi, weekend, profumi, dolci, libri,
mostra di pittura, arte, massaggi, …
“Gourmand” employé en italien s’associe à des substantifs encore plus variés
qu’en français, il a une extension plus grande et il perd de son sémantisme
originel. De plus, le langage de la publicité abuse de l’utilisation du mot, encore
plus en italien.
2.3 A propos de l’emploi de “foodie” en français et en italien
Au-delà de l’emploi abusif de l’adjectif “gourmand” en français comme en
italien, le marketing utilise de plus en plus l’anglicisme. Les spécialités
gastronomiques de la Ciociaria sont présentées comme “Food & Beverage
locale”, les oenothèques sont des “Wine Bar”, à Paris les tapas durant les
aperitifs sont des “finger food”. Des termes comme “fooding” (contraction de
food et de feeling) ou “foodie” sont très à la mode. (6 millions de foodies en
Italie!)
La globalisation de la grande distribution et de la cuisine de fast food, bad food,
junk food (en français malbouffe, en italien cibo spazzatura) provoque une
certaine standardisation des stratégies de la communication publicitaire et
touristique. Face à cela, on trouve la filière km 0 (filiera corta) ou les marchés
paysans. Il y a donc de nouvelles habitudes et tendances alimentaires que ce
soit en France ou en Italie.
3. Identité alimentaire : cuisine de chez soi et cuisine de l’autre
“Chez nous on a toujours bien mangé”. L’identité alimentaire a ses racines
dans l’enfance, elle représente des habitudes alimentaires individuelles et
collectives. REVEL appelle la cuisine “moyenne” (populaire, anonyme,
paysanne ou bourgeoise) ou l’art gastronomique des profondeurs qui fait qu’il y
a des pays où on mange bien et des pays où on mange mal. En fait, chacun est
lié à ses habitudes alimentaires et cela ne dépend pas de la qualité de la
cuisine.
“Chez nous on mange bien”, on se réfère au niveau collectif de la famille, du
village, de la ville, de la region et du pays.
3.1 La cuisine italienne
Un célèbre chef allemand de l’Hilton de Rome reprend le point de vue de
Giorgio Armani pour qualifier la cuisine italienne : “Amo una donna senza
fronzoli, che sceglie un vestito che esalti la sua personalità nel rigore delle
linee”. Il ajoute : “Ebbene anche io amo una cucina che, senza sovrapposizione
di sapori, esalti il gusto delle materie prime e il loro insieme. E’ una tradizione
di eleganza tutta italiana.” L’ingrédient secret c’est la matière première, son
gout naturel, ses saveurs sans artifices, ce sont les produits frais du marché.
Bref, la cuisine italienne est réputée pour sa “genuinità”, sa notion
d’authenticité. La bio-diversité est vraiment mise en valeur en Italie. Pourtant
la cuisine italienne n’est pas née dans les profondes campagnes mais plutot au
coeur des villes entre stratégies somptuaires des nobles et affirmation
d’identités culinaires. Il faut dire que meme si les plats et les vins étaient
exquis dans la haute bourgeoisie, les fastes ne furent jamais comparables à
ceux de Versailles (époque du Roi Soleil).
3.2 La cuisine française
La grande cuisine française (à la mode) ou cuisine universelle est née sous
Louis XIV. En 2010, Sarkozy a obtenu de l’Unesco que la cuisine française fasse
partie du patrimoine de l&