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HAPITRE E DISCOURS JOURNALISTIQUE DANS L ESPACE PUBLIC
Le journalisme qui se nourrit d’autres discours (politique, scientifique, etc.) est néanmoins soumis à
l’injonction de se démarquer pour imposer sa légitimité sociale et professionnelle. Analyser la
presse implique donc d’évaluer la spécificité du discours journalistique et la manière dont il se
distingue des autres discours sociaux. Cette dimension est fondamentale car c’est bien là sa capacité
à se démarquer et à garantir un positionnement spécifique. Sans quoi il se dilue dans d’autres
énonciations et perd sa crédibilité.
Le journalismediscours
Le discours entre concept et objet
La conceptualisation et la problématisation du discours représentent un nouvel enjeu par rapport aux
recherches portant sur la langue qui dominent jusqu’au milieu du XXe siècle. Le discours est un
concept relativement récent en sciences du langage : la question du discours sera introduite dans les
années 1970 en France. Le fait de distinguer des types et genres de discours soustend des postures
analytiques différentes : on peut appréhender le discours du point de vue de sa visée
communicationnelle (le discours didactique…), on le peut appréhender en tenant compte de
variables historiques (on choisit alors le point de vue de la situation de communication), on peut
encore catégoriser le discours en fonction des lieux institutionnels (l’hôpital, l’école, la famille…)
ou à partir des positionnements idéologiques (le discours socialiste…). Les recherches plaçant le
discours au centre ou en périphérie de leurs démarches se multiplient dans les années 1990, et
accentuent le processus de catégorisation des discours. Il y a deux tendances : ça des sciences du
langage (mécanismes sémiolinguistiques) et ça des études sociologiques (conditions de production
du discours) ; on ne veut pas prendre position entre ces tendances.
L’« analyse de contenu » est également pratiquée sur les corpus de presse ; outre le contenu, il s’agit
d’analyser le contrôle, le support, l’audience et les effets des médias. Dans ce cadre, l’analyse de
contenu s’articulait notamment sur la question du pouvoir de persuasion des contenus médiatiques.
Son objectif est de dégager les sujets et les thèmes majeurs diffusés dans les médias à partir de la
quantification des occurrences de certains mots ou familles de mots. L’analyse de contenu s’inscrit
dans une logique quantitative.
Discours de presse et discours journalistique
Les premières études sur le discours de presse émergent dans les années 1970 au sein de l’analyse
de discours française ; les objectifs de recherche portent sur les doctrines et les formations
idéologiques (les médias sont considérés comme un « appareil idéologique d’État »). La catégorie
« discours journalistique » émerge en même temps que s’affirme la sociologie du journalisme, dans
les années 1990 ; il n’englobe pas tous les discours des journalistes, seulement ceux qu’ils livrent
dans le cadre du média d’exercice.
On travaille à partir d’un corpus d’énonciations journalistiques ; ce corpus s’élabore en fonction des
objectifs de l’étude fixés par l’étudiant et il peut englober des articles puisés dans plusieurs
catégories de journaux. Le corpus de presse présuppose une analyse croisée de l’énonciation
textuelle (l’investigation des énoncés journalistiques, iconiques et verbaux) et de l’énonciation
éditoriale (le signifiant est constitué par l’organisation du texte et la matérialité du support, et sa
énonciation inscrit le texte dans une histoire des formes).
Presse et journalisme
Le journal
On ne doit pas confondre la posture du lecteur avec celle de l’analyste : si le lecteur lit la presse, le
chercheur construit et analyse un corpus. On ne doit pas confondre parole publique et parole
journalistique : il faut souligner que les discours politiques et sociaux qui alimentent les journaux
sont retravaillés par le discours journalistique, qui obéit à ses propres règles. Ce principe
d’autonomie du discours se greffe sur le principe d’autonomie du langage par rapport à la réalité.
Le journal est un terme générique qui s’applique également aux supports qui ont succédé au papier :
journal télévisé, radio, en ligne. En revanche parler de « presse » renvoie encore fortement à
l’univers du journal imprimé. La « presse en ligne » est aujourd’hui banalisée, mais les journaux qui
la constituent proviennent en grande majorité de la presse classique. Le journal conserve une
structure cognitive fondée sur la thématisation et la hiérarchisation des informations. Il perdure et
reste la forme emblématique du journalisme, mais on trouve aussi les énoncés journalistiques dans
le livre d’enquête, le documentaire audiovisuel… Le journal en ligne respecte le classement
traditionnel de l’information, mais offre par ailleurs des éléments propres au support internet : le
minividéo, les réseaux sociaux, etc.
Le large secteur de la presse est découpé en fonction de critères hétérogènes et les catégories varient
en fonction des sources institutionnelles (la Direction générale des médias qui intervient sur les
aides directes et indirectes) ou professionnelles (syndicats, associations…) ; il y a : la presse
magazine, la presse d’information générale et politique, la presse en ligne, la presse gratuite, la
presse quotidienne nationale (PQN), la PQ régionale, la P hebdomadaire R, les news magazines…
Les journaux numériques se divisent en ceux qui sont liés aux journaux imprimés existants et les
pure players (créés sur internet). Des collaborateurs, experts, chroniqueurs, émargent dans des
rubriques qui leurs sont réservées ou qu’ils partagent avec des journalistes ; le recours aux
collaborateurs externes s’effectue dans tous types de journaux en fonction de leur identité éditoriale.
Le journal et les journalistes
L’histoire du journal s’imbrique dans le vaste domaine de l’histoire politique et culturelle ; l’histoire
des journalistes s’inscrit davantage dans la sociohistoire des professions. Pour Habermas, la presse
marque l’avènement d’un espace public, et elle participe à l’usage de la raison dans la vie politique
structurée par le modèle de la représentation, et implique les citoyens audelà de le leur devoir
d’électeurs. Sur le plan culturel, la presse génère une transformation du rapport au monde, de par
son rythme de publication qui induit une nouvelle temporalité de diffusion et de lecture. L’histoire
du journalisme est scandée selon quatre périodes : un journalisme de transmission (XVII siècle),
d’opinion (XVIII siècle), d’information (XIX siècle), de communication (XX siècle).
L’« ordre professionnel » n’est pas avéré dans le journalisme français. La carte d’identité des
journalistes professionnels délivrée par la Commission paritaire éponyme, s’obtient en fonction des
revenus et de la nature de l’entreprise d’emploi.
Le journalisme produit un discours et un savoir spécifiques repérables notamment par des formes
énonciatives récurrentes ; il faut aussi prendre en compte que le journalisme est influencé par les
autres discours qui l’entourent. Il se diversifie et se renouvelle en fonction de nouvelles thématiques,
de nouveaux supports, de nouvelles contraintes. On doit, alors, convenir de son instabilité.
Des chartes élaborées par des syndicats ou des associations explicitent les devoirs du journaliste.
Des codes de conduite régissent les rédactions. Des ouvrages expliquent l’art de faire du
journalisme. Des débats questionnent la responsabilité de journalistes… Tous ces discours ne sont
ni uniformes, ni univoques, mails ils suivent la mission d’informer.
Journalisme et médias
Discours médiatique et discours journalistique
Distinguer le médiatique et le journalistique semble aujourd’hui incontournable : le journalisme est
intrinsèquement lié aux médias et, pourtant, le terme « médiatique » prédomine encore dans les
écrits des chercheurs. La banalisation de l’Internet puis l’arrivée du Web 2.0 bousculent la notion de
média qui ne se limite plus à une activité réservée à des professionnels patentés : les médias sociaux
ouvrent l’activité médiatique à la sphère privée et transforment potentiellement tout individu en
gérant de son propre média. Le développement du numérique recompose les acceptions du
médiatique qui n’a jamais connu de définition univoque. L’approche techniciste des médias dans les
années 19701980, retient la notion de médiation au sens mécanique du terme, ou de mise en
relation, en même temps que celle de transmission. Le « discours médiatique » suscite beaucoup
d’interrogations : on peut le rapporter à ce qui se dit ou se montre dans l’espace médiatique qui est
public aussi. Le rendre public s’effectue par le biais d’un support signifiant ; du coup, le discours
médiatique serait le discours par lequel se constituent les normes du dévoilement et de l’exposition
des discours sociaux. Il serait un métadiscours, c’estàdire un discours sur les autres discours. Le
discours journalistique partage pour partie ces caractéristiques ; pour autant le journalistique ne se
superpose pas au médiatique : endeçà car il est plus rare, audelà car il a plus d’autorité
symbolique. L’enjeu du journalisme est d