Concetti Chiave
- Figaro est introduit comme un serviteur rusé et critique, fondement de la trilogie de Beaumarchais.
- La scène initiale présente une situation comique de farce avec un double dévoilement des personnages.
- Figaro utilise les mots comme une arme pour défier l'aristocratie, ajoutant une dimension inattendue à la scène.
- Son indépendance et son rôle de barbier apportent une originalité au personnage traditionnel du serviteur astucieux.
- Figaro incarne l'énergie de la classe bourgeoise montante et sert de porte-parole ironique de Beaumarchais.
«une guitare sur le dos, attachée en bandoulière avec un large ruban; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main». C’est Figaro, son ancien valet.
Pour la première fois, apparaît le serviteur rusé sur lequel se fonde la trilogie de Beaumarchais. Figaro raconte à Almaviva ses carrières manquées non sans lancer quelques pointes polémiques sur la différence de classe sociale.
Le spectateur est d’emblée placé dans une situation de farce: deux personnages déguisés se démasquent réciproquement.
Le synchronisme de cette double découverte un procédé comique courant, mais l’apparition d’un nouveau personnage aussi vital et complexe que Figaro oriente la scène dans une direction imprévue. Lorsque Figaro fait irruption, ce sont les mots qui triomphent sur les gestes, l’accoutrement, les jeux de scène. Avec Figaro, les mots deviennent une arme pour défier et étonner son aristocrate d’interlocuteur, pour lui imposer une rafale depointes ironiques, puis le rythme loufoque de son improbable récit lutobiographique.
Figaro possède certes la traditionnelle astuce des serviteurs de la comédie, mais certains aspects en font un personnage tout à fait original, son indépendance relative, par exemple, qui lui vient de sa profession de barbier – rarement représentée avant Beaumarchais –, ou encore la liberté totale dont il fait preuve en énonçant des maximes d’un moralisme plein de ferments critiques. Les contemporains de Beaumarchais ont vu dans son énergie débordante celle de la nouvelle classe bourgeoise prête à s’imposer. Figaro est par ailleurs le porteparole de l’auteur et une sorte d’autoportrait, amusé et ironique, comme en témoigne le passage où Beaumarchais/Figaro critique, en toute connaissance de cause, le monde du théâtre, la claque puis les gens de lettres et les journalistes avec leurs intrigues, leurs rivalités et leurs jalousies mesquines.