Vercingétorix – Le mythe

Vercingétorix – Le mythe

C’était un jeune auvergnat qui n’a pas encore trente ans lorsqu’il est fait prisonnier à Alésia par Jules César. Ce gaulois, dont le nom signifie en langue celtique »Le roi suprême des guerriers » finit sa vie tragiquement. En 46 a.C., vaincu et captif, il est exhibé à Rome lors du triomphe de César. La foule exprime bruyamment de l’hostilité envers lui. Il est exécuté, probablement par strangulation, dans la foulée. Depuis lors, son non tombe dans l’oubli et on n’en parle plus.

Puis, dans seconde moitié du XIX siècle, il resurgit dans la mémoire nationale française et il devient un héros. Il suffit de regarder attentivement la tableau de Lionel Royer, peint en 1899, représentant Vercingétorix qui jette ses armes aux pieds de Jules César. Tout en étant vaincu, le chefs gaulois se comporte en vainqueur. Il chevauche un majestueux destrier blanc. Du regard, il domine Jules César, dont le visage hésite entre la surprise et l’admiration. Cette inversion des rôles explique le succès du mythe-Vercingétorix. En effet, la France, battue a Sedan en 1870, est en quête de héros indociles. Et Vercingétorix, redécouvert par quelques écrivains romantiques, constitue le profil idéal car il est vu comme l’autochtone qui a su résister à l’envahisseur à tel point qu’après 1870, Gambetta est identifié à Vercingétorix et Bismarck à Jules César. Dans les livres d’école de l’époque on lit « Alésia, assiégée est cernée par les Romains, comme notre grand Paris l’a été de nos jours par le Prussiens, ne tarda pas à ressentir les horreurs de la famine » Napoléon III salua Vercingétorix l’homme de la « Gaule unie » et le « père de la Nation », sans se soucier de l’anachronisme, car la Nation n’avait aucun sens dans l’Antiquité et ce que les Romains appelaient « Gaule » n’était qu’un ensemble d’une soixantaine de peuples différents. Pour revenir à la scène de la reddition, César semble découvrir le chef des insurgés. Il faut préciser que selon un auteur antique Jules César et Vercingétorix se connaissaient depuis longtemps.. En effet, le jeune aristocrate arverne avait très probablement participé aux expéditions militaires de César. Rien d’étonnant à cela. Les peuples alliés (car nombreuses furent les tribus gauloises à avoir combattu au côté des Romains avant de faire bloc contre eux ) fournissaient des armées et des lieutenants aux Romains. Auprès du chef des légions, ils avaient appris les techniques de guerre qu’ils auraient appliquées efficacement plus tard. Parmi les techniques, les Romains apprirent au Gaulois celle de la « terre brûlée » qui consistait à tout ravager sur son passage pour empêcher l’adversaire de se ravitailler. De leur côté, les Gaulois apprirent aux Romains à fortifier leurs camps et à imposer une stricte discipline militaire : pour une faute grave c’était la mort par le feu et par toutes sortes de supplices.