Époque féodale en France – La société, l’économie

Époque féodale en France – La société, l’économie

Les invasions du IXe et du X e siècle ont constitué un danger extrême d’où a pris naissance la société féodale. En effet, le seigneur féodal est le chef de guerre d’une armée toujours prête à entrer en campagne ; son château fort est une véritable forteresse et il assure la sécurité du seigneur et des siens. Perché sur une hauteur ou à flanc de pente, le château est dominé par un donjon ; les villages se groupent au pied du talus. La société est fortement hiérarchisée : le vassal sert à cheval, avec le harnois de guerre et combat pour son maître. La remise des armes de la part du suzerain, appelé adoubement (= cerimonia di vestizione), est un acte solennel. Ensuite, on a l’investiture qui rend le vassal maître de son fief. Dans cette circonstance, le seigneur remet au vassal un objet symbolisant son bien, souvent une motte de terre, une lance évoquant le service d’armes et une bannière s’il doit grouper autour de lui d’autres guerriers. Le serf fait parti du domaine de son seigneur car il est un objet de propriété. Il doit au seigneur une redevance, le formariage (= tassa di maritaggio) ; en cas de décès sans enfants, le seigneur hérite de ses biens. Il lui doit de nombreuses obligations, ou droits seigneuriaux (= diritti signorili), fixés suivant la saison. Par exemple, à la Saint-Jean (24 juin), il doit faucher les prés et apporter le fourrage au château, à la Saint-Denis (9 octobre) il doit payer le cens (= imposta in natura o in denaro) et à Pâques il doit la corvée (= service rendu gratuitement au seigneur) et le charriage (= impôt sur le transport). Les droits féodaux représentent l’’impôt que le pouvoir central, absent, ne levait plus ; légers pour la classe rurale, il revête des formes diverses de la part du vassal : l’ost, service militaire, régulier et gratuit pendant quarante jours, crédit en numéraire et une fourniture, logement du maître et de sa suite, rançon à payer.

L’époque féodale, exaltée par les Chansons de geste, idéalisée par les Romans courtois, est aussi un temps où trop de sang est versé par le désir sans frein des seigneurs toujours en guerre. L’Église institue la Trêve de Dieu pour limiter la vaillance fougueuse des chevaliers. L’Église met ; l’accent sur le caractère religieux et moral de la chevalerie ; elle enseigne que la guerre entre chrétiens est détestable et que seule la guerre contre les infidèles est légitime. Seulement l’époque des Croisade ramènera le calme en Europe. La meilleure condition du temps c’est d’être un bourgeois libre. Par la création des communes, vers la seconde moitié du Xe siècle, la bourgeoisie entre dans le cadre de la société politique. Surtout au XII siècle des villes neuves surgissent, fondées par les seigneurs eux-mêmes, en vue d’obtenir une sécurité une prospérité économique. Les foires sont aussi nombreuses ; la plus importante de toute la chrétienté se tient en Champagne à mi-chemin de la route qui joint la Méditerranée occidentale à la Flandre. La « paix des foires » protège les lieux où elles se tiennent. La clientèle est aussi cosmopolite que les marchandises vendues. Autre signe de réveil économique est constitué par les frairies des mariniers et à Paris, la Hanse, ou corporation des marchands des voies d’eau. Des techniques nouvelles surgissent : l’assolement triennal (= avvicendamento delle culture su tre anni) se pratique par la charrue à roue ; dans la collégiale de Lilliers, dans le Pas-de-Calais, on perce les premiers puis artésiens, la sériculture se développe de même que quelques industries artisanales très sévères comme les ateliers de tailleurs d’ivoire à Paris. On invente aussi la champagnisation du vin blanc. Le linge de corps améliore l’hygiène et fait reculer la lèpre. De nouvelles perspectives s’ouvrent pour les ports marchands en contact avec l’Orient par les échanges des choses et des hommes, à l’époque des Croisades.