L’après-guerre en France: La décolonisation

L’après-guerre en France: La décolonisation

Plus que la reconstruction, En France, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le véritable défi est la décolonisation: en Asie comme en Afrique, les peuples réclament tous leur indépendance. En Indochine, Hô Chi Minh proclame la République démocratique du Viêt Nam en 1945; la France riposte par un conflit sanglant – 100.000 morts dont 20 000 Français –, aussi long qu’inutile puisqu’il se solde par l’éclatante défaite de Diên Biên Phu en 1954. Les hostilités se terminent par les accords de Genève, signés en 1954, par Mendès France. Le Viêt Nam est divisé en deux zones par le 17ème parallèle. Au nord, on a un Viêt Nam communiste alors que sud est sous l’influence américaine. Le partage est provisoire parce que l’on prévoit des élections pour aboutir à la réunification. Le Laos et le Cambodge deviennent totalement indépendants : désormais les Français devront abandonner définitivement l’Indochine. Si le Maroc et la Tunisie se libèrent grâce à la façon relativement pacifique du protectorat, il n’en va pas de même en Algérie. La guerre d’Algérie constitue une page d’histoire taboue dont, récemment encore, on n’en soufflait pas mot dans les manuels scolaires; le film de l’Italien Gillo Pontecorvo, La Bataille d’Alger, Lion d’or à Venise en 1966, a longtemps été interdit en France. En 1954, les Algériens s’organisent en un Front de libération nationale (FLN) pour s’opposer aux pieds-noirs, (des Français qui se sont installés en Afrique du Nord au début du siècle) croyant y faire fortune, et à l’armée des colonisateurs. La longue « bataille d’Alger » est l’épisode le plus atroce d’une guerre qui divise l’opinion publique métropolitaine: si la droite approuve les méthodes brutales du général Massu, commandant en chef qui n’hésite pas à faire usage de la torture pendant les interrogatoires de civils, nombreux sont ceux qui soutiennent le FLN. Une tentative de coup d’État à Alger va jusqu’à provoquer la chute de la quatrième République. De Gaulle est rappelé au pouvoir et met en place la cinquième République; en quatre ans, il parviendra à mettre fin à la crise algérienne par les accords d’Évian de 1962 (qui marquent le droit à l’autodétermination du peuple algérien) dans une atmosphère que les attentats de la droite française (Organisation de l’Armée Secrète - OAS) et les manifestations de la gauche algérienne rendent particulièrement tendue. En ce qui concerne l’Afrique Noire, la loi-cadre Deferre, accorde une certaine autonomie aux colonie françaises ; celles-ci peuvent disposer chacune d’une Assemblée locale e désigner un Conseil de gouvernement avec un vice-président africain. En 1958, le Général de Gaulle invite tous les Territoires d’Outre-Mer à faire partie de la Communauté Française, avant d’accéder à l’indépendance, une sorte du Commonwealth anglais. Il s’agit du Cameroun, du Congo-Brazzaville, de la Côte d’Ivoire, du Dahomey, du Gabon, de la Haute Volta, du Madagascar, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, de la République Centrafricaine, du Sénégal, du Tchad et du Togo. Tous acceptent, à l’exception de la Guinée qui devient toute de suite indépendante. C’est, plus en général, la décolonisation qui s’achève.