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DEMANDE
On supplie Messieurs les Docteurs de décider les questions suivantes. 1° Peut-on admettre aux Sacrements une Troupe de Comédiens qui représentent et qui sont dans la disposition de représenter à l'avenir la Comédie qui a pour titre Le Festin de Pierre, sous prétexte que les Princes qui les ont à leurs gages veulent qu'elle soit représentée devant eux? Cette Comédie est très pernicieuse et pleine d'impiété; car non seulement elle représente les vices les plus horribles, mais elle apprend à les commettre. Celui qui y fait le personnage d'Athée s'y moque de Dieu ouvertement, et son fripon de valet qui fait semblant de prendre le parti de la Religion et de défendre la vertu, s'en acquitte d'une manière si impertinente et si badine, que tous ses discours font une nouvelle dérision. Le sujet de cette Comédie,Et la manière dont il est traité, sont détestables. Il est vrai que l'Athée y est puni à la fin, mais le but de l'auteur est de réjouir les spectateurs, comme il le déclare dans sa Préface, et non de leur inspirer une véritable horreur de l'impiété et du crime.
Ces Comédiens ayant été avertis par les Confesseurs qu'ils ne devaient pas jouer cette Comédie, l'absolution même ayant été refusée à une des femmes qui monte avec eux sur le Théâtre, ils s'en sont plaints à leurs maîtres, et ils en ont fait des railleries publiques. Quelques-uns s'excusent sur les ordres qu'ils ont de la représenter. On demande donc si on doit leur refuser l'absolution à tous jusqu'à ce qu'ils se corrigent, et promettent non seulement de faire leurs efforts pour ne la plus jouer.
Mais jusqu'à ce qu'ils l'aient obtenu de leurs Maîtres, mais s'ils promettaient seulement de leur en parler, et de faire tout ce qui dépend d'eux pour s'en abstenir, leur pourrait-on donner l'absolution?
3° Leurs Confesseurs ordinaires n'ayant point d'égard à ces promesses qui presque toujours n'aboutissent à rien, ont exigé qu'avant de leur donner l'absolution ils se fissent donner par leurs Maîtres une parole positive de ne les plus obliger à représenter cette Comédie. Mais d'autres Confesseurs sans avoir égard aux raisons ci-dessus alléguées, peuvent-ils les absoudre, sous prétexte qu'on la joue à Paris, à Rome, et ailleurs?
4° Un Evêque, un Vicaire Apostolique, peut-il malgré tout ce qu'on vient de dire, recevoir aux Sacrements ces Comédiens, ou ordonner aux
Confesseurs de les y admettre? ne condamnerait-il pas par cette conduite celle des Confesseurs qui les en ont exclus, et ne ferait-il pas aux Comédiens une espèce de séparation de l'affront dont ils se plaignent?
On demande si ces Comédiens peuvent s'engager au service d'un Prince hérétique par avarice ou par ambition, quoiqu'ils y passent plusieurs mois sans faire aucun exercice de la Religion Catholique, sans y recevoir les Sacrements, sinon en péril de mort, et sans entendre la Messe que rarement et en cachette?
RÉPONSE
Les Docteurs en Théologie de Paris qui ont vu l'exposé ci-dessus, sont d'avis qu'on ne peut accorder les sacrements à ceux qui jouent, ou qui font jouer la Comédie intitulée Le Festin de Pierre, ils les en croient indignes, comme gens qui servent à entretenir le crime; car ça toujours été une doctrine
constantedans l'Eglise, que nul Chrétien ne peut ni représenter, ni même assister comme simple spectateur à la représentation des Pièces de Théâtre qui sont remplies d'intrigues amoureuses et d'impiété. C'est ce que Saint Antonin enseigne clairement, part.2.tit. 13 c. 7ss.5. Si la pièce renferme, dit-il, des chosesdéshonnêtes et lascives, les Auteurs et les spectateurs pèchent mortellement, parce que c'est prendre plaisir dans les choses déshonnêtes, et s'exposer volontairement à une chose très dangereuse. Saint Thomas avait déjà dit la même chose, et l'avait appuyée par l'autorité de Saint Jean Chrysostome. Tous les Pères ont expliqué avec tant de force les périls auxquels s'exposent ceux qui vont aux spectacles, qu'il est impossible, quand on cherche sincèrement la vérité,De former le moindre doute sur leur sentiment. Tertullien en a fait l'unique sujet de son livre des spectacles. Saint Clément d'Alexandrie le suit l. 3 de son Pédagogue ch. 12. Saint Cyprien dans son Epître à Donat, et dans son traité des spectacles. Minutius Félix et Saint Chrysostome en plusieurs endroits, et surtout dans l'Homélie 16. sur Saint Matthieu. Saint Augustin l. 3 de ses Confessions, et l. 2 du Symbole adressé aux Catéchumènes. Saint Grégoire de Naziance dans son Poème à Nicobule. En un mot, il n'y a pas un Père qui n'ait cru et enseigné la même chose. De sorte qu'on ne saurait trop s'étonner qu'il se trouve dans notre siècle des Auteurs qui osent s'élever contre une tradition si ancienne, si constante et si uniforme, et qui entreprennent d'affaiblir une doctrine si bien établie, par de
Petites distinctions aussi faibles queridicules. Mais il ne sera pas inutile de choisir entre tous lespassages des Saints Pères quelques endroits qui expliquent clairement et en termes forts les périls où s'exposent ceux qui fréquentent les Théâtres. En voici un tiré de l'Epître de Saint Cyprien à Donat: C'est là, dit-il, qu'on apprend les adultères en les voyant représenter, et que par la contagion d'un mal publiquement autorisé une Dame qui était chaste quand elle est entrée au spectacle, en revient impudique et corrompue; car combien le geste et l'action du comédien sont-ils capables de souiller le cœur, d'inspirer la débauche, de nourrir les vices et le libertinage? Y a-t-il rien qu'une vue si dangereuse ne puisse émouvoir; les sens, les passions, la vertu même des plus forts s'y trouvent ébranlées,
et souvent renversées? Le même Saint Cyprien ajoute dans son livre des spectacles: Que peut faire un vrai fidèle dans ces tristes occasions, lui à qui il n'est pas même permis de souffrir les mauvaises pensées? Comment peut-il prendre plaisir à voir les impuretés du Théâtre? Est-ce afin qu'en y perdant la pudeur, il devienne plus hardi pour commettre le crime dont il voit avec plaisir l'image et la représentation? Lactance s'explique en mêmes termes dans son livre du véritable culte: Que dirai-je des Comédiens, dont la profession est de corrompre les mœurs, qui apprennent aux hommes à commettre les adultères qu'ils représentent? En quelle situation peut être une vierge ou un jeune homme qui voient tout un peuple ardent et attentif à regarder sans pudeur des actions si infâmes? N'y apprennent-ils pas ce qu'ils devraienttoujoursignorer?n’est-ce pas là que s’allume une passion que la vue et les regards enflamment de plus en plus; car chacun y voit de quoi il est capable, chacun approuve et désire de faire ce qu’il voit devant les yeux, il n’y a personne qui ne sorte de là tout en feu; je n’en excepte ni les enfants à qui on ne devrait pas donner ces leçons prématurées, ni les vieillards que la seule bienséance devrait détourner de semblables désordres. Ajoutons à ces autorités celle du troisième Concile de Milan dans la quatrième partie des Actes de l’Eglise de Milan page 485, qui s’exprime en ces termes: Que le prédicateur ne cesse de reprendre ces assemblées qui servent d’amorce aux péchés publics, et que les hommes accoutumés au mal comptent pour rien; qu’il tâche d’en inspirer la plus grande horreur; qu’il
fassevoir combien Dieu y est offensé, combien de maux, de calamités publiques, et de dommages ils attirent sur les Royaumes; qu'il témoigne en toute occasion combien on doit détester les spectacles, les Comédies, les jeux publics qui tirent leur origine des païens, et qui sont entièrement opposés à l'Evangile et aux règles de la discipline chrétienne; qu'il représente souvent les châtiments publics que ces désordres attirent sur le peuple chrétien; et pour fortifier les fidèles dans une doctrine si importante, qu'il emploie l'autorité très respectable des Pères, tels que sont Tertullien, Saint Cyprien, Salvien, Saint Chrysostome. Le Concile a ajouté: Le Prédicateur fera voir que les Comédies et les autres spectacles sont la source de presque tous les désordres qui déshonorent le Christianisme; il fera voircombien ils y sont contraires, combien ils sont conformes aux maximes des Païens, et avec combien de ruse et d'artifice le démon les a inventés; ce qui suffit pour montrer qu'on les doit entièrement exterminer.
Sur ces règles si saintement établies pour l'utilité des Chrétiens, par la tradition de tous les siècles, il est aisé de voir quel jugement on doit faire de la Comédie qui a pour titre Le Festin de Pierre; comme il n'y en a point qui soit plus remplie d'obscénité, d'impureté et d'impiété, on peut dire qu'elle porte sur le front sa condamnation. La Religion y est partout insultée, quoiqu'on y introduise pour la défendre un misérable Valet, qui détruit par ses fades plaisanteries tout ce qu'il dit en sa faveur, afin de r