Concetti Chiave
- L'œuvre de Rabelais, "Gargantua et Pantagruel", est un chef-d'œuvre de la littérature française du XVIe siècle, combinant des éléments populaires et littéraires anciens et modernes.
- Les récits suivent les aventures des géants Gargantua et Pantagruel, explorant des thèmes d'humanisme, d'éducation, et de satire sociale, avec des personnages comme Panurge.
- Rabelais utilise une variété de langues et de styles, y compris le grec, le latin et des idiomes inventés, ce qui rend l'œuvre complexe et difficile à classer.
- L'œuvre est connue pour sa critique des institutions religieuses et politiques de l'époque, ce qui a conduit à des controverses et à la censure par les théologiens de la Sorbonne.
- Interprétée de multiples façons, l'œuvre a été vue par Bakhtine comme une célébration de la culture populaire et une inversion carnavalesque des normes culturelles officielles.
L’œuvre Gargantua et Pantagruel de Rabelais peut être considérée comme le chef-d’œuvre de la littérature française du XVIe siècle. Pantagruel est le roi des Dipsodi et le fils du géant Gargantua. Après le succès du premier tome, l’écrivain est donc animé par l’envie de reprendre l’histoire dont il s’est inspiré, en écrivant l’histoire du géant Gargantua (et père de Pantagruel). Mais pour mieux comprendre les événements historiques qui accompagnent ces personnages, il est bon de recourir à des exemples extrapolés à partir des différents chapitres du texte, ce qui peut faciliter la compréhension de l’intrigue.
Gargantua est née de l’oreille de sa mère, Gargamel, à la fin d’une grossesse de onze mois et sa première réaction a été de crier pour boire un verre. Le père, Grandgousier, remarque alors : « Que grant tu as ! » (« Quelle grande gorge tu as ! »), d’où le nom de Gargantua. Ainsi commença l’enfance du géant, allaité par un troupeau de vaches et vêtu de plusieurs mètres de toile, jusqu’à ce que, à l’âge de cinq ans, il invente le « ciseau », une moquerie de la civilisation du XVIe siècle. Suit l’histoire de l’éducation de l’enfant, d’abord confiée à des maîtres érudits et pédants de la culture médiévale, puis envoyée à l’école des Sorbons à Paris, où il fait son entrée en chevauchant une immense jument ornée de cloches arrachées au clocher de Notre-Dame puis instruite selon les principes de l’humanisme. Pendant ce temps, le pays de Gargantua entre en guerre contre les sujets de Picrochole pour une question de petits pains.
Le géant interrompt alors ses études pour venir en aide à son père et, pendant le conflit, il rencontre l’héroïque frère Jean, sur les conseils duquel il construit, après la conclusion victorieuse de la guerre, l’abbaye de Thélème, dont la seule règle est « fais ce que tu veux. A la naissance de Pantagruel, sa mère meurt, et son père Gargantua ne sait pas s’il doit pleurer « comme un veau » ou rire « comme une vache ». Comme de nombreux signes accompagnent cette naissance prodigieuse, on raconte l’enfance de Pantagruel, la lettre sur l’éducation que son père lui envoie et la rencontre avec Panurge, qui deviendra le compagnon inséparable de sa vie.
Il s’ensuit la guerre épique contre les Dipsodi (= les assoiffés), au cours de laquelle Panurge emmène 660 chevaliers au piège et Pantraguel tue 300 géants, inonde une ville de son urine et défait en duel le chef des ennemis, Loup-Garou. Dans le chapitre XXIII, de retour d’un voyage dans la bouche du géant, le narrateur Alcofribas Nasier promet aux lecteurs qu’il écrira bientôt la suite de l’histoire.
Comme on l’a dit, le livre que Rabelais a écrit après le Pantagruel était son arrière-plan ; l’auteur a écrit la suite du Pantagruel dans le troisième livre, où le protagoniste est Panurge. Réflexion sur la prodigalité et le mariage, ce livre apparaît plus lié à l’actualité que les deux précédents, notamment il éclipse le débat sur la supériorité ou l’infériorité du sexe féminin. Après avoir rapidement dilapidé un important héritage, Panurge se lance dans un éloge funèbre du gaspillage de l’argent et de dettes, puis il annonce son intention de se marier et, sous le regard amusé de Pantagruel, mène une enquête auprès de diseurs de bonne aventure, poètes, théologiens, philosophes et médecins pour savoir s’il est bon ou non de prendre femme.
Finalement, il décide de soumettre l’affaire à l’oracle de la Dive Bouteille. Cette décision servira de prétexte aux quatrième et cinquième livres, également liés à des sujets d’actualité, tels que les critiques contre les magistrats et contre le pape (avec lequel le roi de France Henri II était alors en conflit) qui ont coûté au quatrième livre la censure des théologiens de la Sorbonne. Les quatrième et cinquième livre racontent ensuite le voyage de Pantagruel et Panurge à travers des mers et des terres inexplorées, jusqu’à l’arrivée dans le royaume où se trouve le temple de la Dive Bouteille. Interrogé par Panurge, l’oracle prononce un seul mot : « Trinch » (c’est-à-dire « boisson »), incitant le héros aux plaisirs du bon vin qui remplit « l’âme de toutes les vérités, de toutes les connaissances et de toutes les philosophies ».
Le chef-d’œuvre de Rabelais utilise judicieusement des sources populaires et littéraires, anciennes et modernes, ainsi que des mélanges de langues cultivées (grec, latin, hébreu), de dialectes et d’idiomes inventés (le dialecte des Antipodes). La variété et la complexité des références empêchent que l’œuvre ne soit classée uniquement comme une parodie, ni ne peut être considérée uniquement comme le résultat de l’athéisme de l’auteur (l’irrévérence religieuse était à cette époque assez fréquente dans certains milieux) ou du militantisme de Rabelais dans les rangs de l’humanisme; La lettre de Gargantua sur l’éducation à son fils, par exemple, peut être lue soit comme une manifestation de foi enthousiaste pour les principes humanistes, soit comme une parodie de ses excès. Aux multiples facettes, exubérante, excessive, caractérisée par l’élargissement des fonctions physiologiques de ses héros alliées à la description minutieuse de détails incroyables, l’œuvre de Rabelais échappe à toute interprétation réductrice et se prête à de multiples lectures.
Scandaleuse pour Calvin, incompréhensible pour La Bruyère, vulgaire et ennuyeuse pour Voltaire, Rabelais fit au XXe siècle l’objet d’une interprétation originale par le critique littéraire russe Bakhtine, qui dans un essai célèbre exaltait l’écrivain français comme un champion de la culture populaire, auteur d’une vision inversée et carnavalesque du monde qui réévalue les aspects « bas » et matériels de la réalité, contrairement à l’idéalisme de la culture officielle.
Domande da interrogazione
- Quel est le chef-d'œuvre de la littérature française du XVIe siècle ?
- Qui est le roi des Dipsodi et le fils du géant Gargantua ?
- Comment Gargantua est-il né ?
- Où Pantagruel fait-il son entrée lorsqu'il est envoyé à l'école des Sorbons à Paris ?
- Quelle est la règle de l'abbaye de Thélème ?
Gargantua et Pantagruel de Rabelais.
Pantagruel.
Gargantua est né de l'oreille de sa mère, Gargamel.
Pantagruel fait son entrée en chevauchant une immense jument ornée de cloches arrachées au clocher de Notre-Dame.
La seule règle de l'abbaye de Thélème est "fais ce que tu veux".