Rabelais, François - Gargantua et Pantagruel, L’éducation humaniste.

François Rabelais: Gargantua et Pantagruel - L’éducation humaniste

Rabelais, né vers 1494, était moine et médecin ; donc, il possédait une vaste culture humaniste e scientifique. En effet il a une grande confiance dans l’avenir des sciences, dans le progrès de la médecine, dans la solidarité et en Dieu, qui est nécessairement Dieu de vérité, de sagesse et de charité humaine. Devenu l’un des médecins les plus savants de France, il enseigna la médecine sur le texte grec d’ Hippocrate, tandis que jusqu’alors on se servait d’une mauvaise traduction latine. C’est pour amuser ses malades, qu’il commença à écrire son roman, Gargantua e Pantagruel, où il faut chercher, selon les propres mots de l’auteur, le sens caché. En effet, si l’on peut dire que Rabelais cherche à amuser ses lecteurs, on doit reconnaître qu’il profite de toute occasion pour exposer ses idées, souvent très hardies.

Dans ce roman, que l’on peut classer entre la bouffonnerie et la satire, les idées de Rabelais sont répandues çà et là, sans former un système complet et organique. Dans l’œuvre la satire est présente tout le temps. Rabelais affirme qu’il faut se confier à la nature notre guide le plus sûr : Physis, la Nature, s’oppose à Antiphysis, ce qui est contraire à la Nature. L’homme doit donc jouir de la vie, sans aucune contrainte, sans aucune tyrannie. Mais Rabelais apporte un correctif à cette adoration de la Nature : il affirme que, toutefois, l’instinct doit être corrigé par la culture, que la Nature doit être guidée par la science. Rabelais se place donc contre l’esprit du Moyen Ȃge et il représente déjà les idées de la Renaissance. Au sujet de l’éducation, Rabelais a des idées excellentes : il affirme qu’il faut songer à l’éducation physique non moins qu’à l’éducation intellectuelle. Il faut, en outre, regarder la réalité: donc nécessité des leçons des choses.

En cela, il s’oppose en tous points aux conceptions médiévales : c’est en somme l’idéal antique d’une formation harmonieuse de l’esprit et du corps. En effet, le nouveau précepteur de Gargantua laisse son élève faire selon ses habitudes anciennes pour mettre en évidence l’absence d’hygiène, l’ignorance et la paresse très morne de l’éducation définie « gothique ».Gargantua est à la fois un humaniste initié aux sciences les plus diverses et un gentilhomme rompu au métier des armes. Toutefois, Rabelais ne comprend pas qu’il faut chercher à former surtout l’esprit de l’élève : il désire pour son élève une culture encyclopédique. On reconnaît dans cette pensée l’idéal de l’écrivain, ivre de savoir, mais Rabelais reste lié au Moyen Ȃge par l’ importance qu’il accorde à la mémoire.
Pour la méthode on peut affirmer que bien des principes présents dans l’œuvre de Rabelais ont trouvé leur application dans la pédagogie moderne.