Flaubert, Gustave - Madame Bovary: Le bal de la Vaubeyssard

Flaubert - Le bal de la Vaubeyssard da « Madame Bovary »

Charles Bovary, un médecin d’un petit village normand, Tostes, a épousé Emma, une jeune fille, insatisfaite de la vie monotone qui lui est offerte par le mariage. Elevée dans un couvent où les filles lisaient en cachette des livres romanesque, très à la mode à l’époque, elle rêve de faire partie d’un milieu social noble. L’occasion lui est offerte par le marquis d’Andervilliers, un noble foncier de la région, qui invite le couple au château de la Vaubyessard où il donne un bal.

C’est l’occasion pour Flaubert de peindre le milieu social auquel Emma aspire tant appartenir.
Dans la description du bal et dans l’ensemble du chapitre, Emma occupe toujours la place centrale car tout est décrit à travers ses yeux (technique du point de vue). Cette soirée en contact avec l’aristocratie, pour la jeune femme est un événement extraordinaire car pour la première fois elle rentre dans un monde qu’il a tant rêvé. C’est aussi l’occasion pour se rendre compte de la distance qui sépare cette vie luxueuse de la vie médiocre qu’elle est obligée de vivre et qui constitue en échec. Pour décrire la soirée, Flaubert utilise l’imparfait pour donner l’impression au lecteur de se trouver entraîné dans le bal comme la protagoniste.

On sait que l’imparfait est le mode verbal qui sert pour exprimer la durée dans le passé. Seulement certains incident qui arrivent pendant la réception sont rapportés au passé simple pour marquer une rupture dans le déroulement du texte et un retour d’Emma à la réalité. Toute la réalité de la fête est présentée selon le point de vue d’Emma. En effet, issue comme elle est de la campagne, elle ne participe pas aux conversations : elle écoute sans comprendre, elle aperçoit les silhouettes des cavaliers en habit bleu ou les jeunes femmes pâles. Cette soirée au château est une démonstration du luxe et de la richesse dont elle rêve en silence. Cependant quelque chose arrive pour interrompre ce rêve. Tout commence pare une sensation de chaleur et d’étouffement ; ensuite, le bruits des vitres brisées par un serviteur pour donner de l’air à la pièce, fait découvrir à Emma les visages de quelques paysans qui regardent. Alors, elle se souvient de son enfance dont la réalité très morne s’oppose au luxe de la soirée et par un gros effort de volonté, elle revient à la réalité présente, en refusant de voir son passé. La valse, où Emma semble oublier sa morne vie à Tostes est décrite avec beaucoup d’ imparfaits, de passés composés et des virgules comme si l’écrivain voulait représenter le mouvement. Quand elle finit de danser, Emma ferme les yeux pour continuer dabs ses rêves et quand les ouvre à nouveau, elle reprend à danser. Elle est partagée entre deux mondes : le milieu aristocratique auquel elle aspire et l’univers petit bourgeois et paysans dont elle vient. Elle voudrait bien faire parti de ce milieu mais son univers paysan revient toujours à la surface et elle n’arrive donc pas à s’intégrer à la fêtes. Le bal se termine par les cotillons et par l’image de Madame Bovary qui, en mettant son châle, se prépare à reprendre la morne vie de tous les jours et avant de s’en aller elle regarde une dernière fois les fenêtres du château. Tout le long du roman, Emma n’accepte jamais, ni son passé, ni son présent et en faisant et en faisant ainsi, elle est destinée à la mort qu’elle se procurera en prenant de l’arsenic.