Vie dans les villes française du Moyen Âge

Vie dans les villes française du Moyen Âge

En France, la commune (dans le Midi, on utilisait le terme « municipalité ») était administrée par un maire élu par les bourgeois; le maire était aidé par des conseillers, élus aussi, appelés magistrats (dans le Nord « échevins » et dans le Midi « consuls »); ils rendaient la justice, levaient les impôts e faisaient respecter l’ordre dans la ville. La commune avait son hôtel de ville, souvent avec un beffroi ; comme le seigneur, elle avait un sceau, signe de son indépendance ; elle avait une milice, petite armée qui défendait la ville en cas de danger et que la commune prêtait parfois au roi, en reconnaissance de son soutien.

Dans l’ensemble, les villes étaient animées, pittoresques, mais très sales. Elles étaient entourées de remparts hors desquels s’étendaient souvent des faubourgs. On y trouvait des monuments importants : l’hôtel de ville et son beffroi, des églises, souvent une cathédrale. Les maisons construites en grande partie en bois, avaient leur pignon sur la rue ; leurs étages, un ou trois au maximum, étaient en encorbellement. Le fait d’être faites en bois, expliquait la fréquence et l’importance des incendies ; souvent, cependant, le rez-de-chaussée était en pierre et les étages en bois, ou bien la construction était « en colombages »: il s’agissait de poutres de bois apparentes qui soutenaient des murs de terre et de pierre, comme on en voit encore dans les vieux village alsacien. Les étages étaient bas et ils se surplombaient, si bien que deux maisons vis-à-vis arrivaient à se rapprocher en hauteur. La lumière y pénétrait difficilement. Les pignons donnaient sur la rue et les toits étaient à forte pente, surtout dans les régions humides. Les fenêtres étroites étaient fermées avec du papier huilé ou des rideaux; seulement chez les familles aisées, il y avait des vitraux. Les rues étaient étroites, tortueuses, sombres et sales. Très peu étaient pavées et on y jetait des ordures et comme il n’y avait pas d’ égouts, on milieu, se formait une rigole d’eau mal propre et mal odorante: deux charrettes difficilement s’y croiser. À l’intérieur des remparts, les maisons se serraient les unes contre les autres pour perdre le moins de place possible. Sur la rue s’ouvraient les ateliers des artisans signalés par des enseignes originales. On désignait les rues par les enseignes ou par les métiers qui y étaient groupés. Parfois, des incendies ravageaient des quartiers entiers, aussi les gens du guet faisaient-ils éteindre les feux et les lumières quand on avait sonné le couvre-feu. Le manque d’hygiène favorisait les épidémies qui pouvaient devenir de véritables catastrophes.