Travail des artisans dans la France du Moyen Âge

Travail des artisans dans la France du Moyen Âge

A partir du XIII siècle, en France comme dans toute l’Europe, dans les villes commencent à travailler beaucoup d’artisans. Les villes étaient redevenues très actives ; les artisans y fabriquaient tout ce qui était nécessaire à la vie des bourgeois de la cité. Les artisans travaillaient à la main dans de petits ateliers ; chaque atelier ne comptait que quelques ouvriers, rarement plus de dix. Souvent tous ceux qui faisaient le même métier avaient leurs ateliers dans la même rue qui portait alors le nom de ce métier; par exemple : rue des Teinturiers, rue de la Boucherie, rue de la Mégisserie, rue des Charrons. Certaines villes étaient célèbres pour leurs industries : dans les villes de Flandre un grand nombre d’artisans fabriquaient des draps réputés ; dans les villes de la Meuse, les artisans battaient le cuivre. Dans les villes, tous les artisans qui exerçaient le même métier étaient groupés dans une corporation ; ainsi, il y avait la corporation des drapiers, la corporation des menuisiers, la corporation des tisserands, et ainsi de suite. Les corporations étaient sous la protection d’un saint, qui correspondait au patron de la ville, comme par exemple Saint Trophîme pour Arles.

La corporation avait pour rôle de défendre les intérêts des artisans du métier, de régler les désaccords qui éclataient entre eux, de surveiller la qualité des fabrications, de juger la valeur des apprentis ; elle fixait aussi le salaires des compagnons et les prix des objets fabriqués dans les ateliers. Dans chaque corporation, on distinguait les maîtres (ou patron), les compagnons ( ou ouvriers) et les apprentis. Le compagnons pouvait rarement devenir maître : il devait présenter un chef-d’œuvre qui témoignait de son habilité, mais s’il réussissait, de toute manière, il n’avait pas l’argent nécessaire pour louer une boutique ; d’ailleurs, la corporation n’autorisait pas souvent l’ouverture d’un nouvel atelier. En France, le métier de tisserand était très répandu ; ces artisans utilisaient un matériel assez perfectionné et leur travail comportait trois phases : le peignage de la lainer, nécessaire pour éliminer les impuretés et les brins trop courts ; ensuite, on passait au filage qui se faisait à la quenouille, puis le fil était enroulé sur des bobines à l’aide d’un rouet. Enfin, le tissage était effectué sur le métier à tisser, à la navette, tandis que les tissus s’enroulait sur une sorte de tambour. On travaillait la laine, mais à Lyon on commençait déjà à être spécialisé dans la fabrication des tissus en soie. Dans des gravures de l’époque, on voit que les moulins à eau aussi étaient très répandus. Très souvent il étaient installés sur la Seine, sous les arches d’un pont. Le transport des sacs se faisait par bateau et l’on accédait au moulin par une échelle. Ce genre de moulin était très répandu, toutefois, lorsque les périodes de sécheresse se prolongeaient et que les rivières étaient à sec, ces moulins étaient inutilisables. C’est pourquoi, les moulins à vent étaient beaucoup plus nombreux.