Rôle de la France dans les croisades

Rôle de la France dans les croisades

On appelle “croisades” des expéditions qui s’échelonnent de 1096 à 1270 pour reprendre les Lieux Saints aux infidèles. Toute la chrétienté y prend part. La plus importante c’est la première (1096-1099), dirigée par Pierre l’Ermite et prêchée par le pape Urbain II. Godefroi de Bouillon y joue le rôle de roi, malgré les difficultés que les croisés, dont la plupart périssent, trouvent sur leur chemin. La participation des grands seigneurs féodaux de France, d’Allemagne, d’Italie est imposante. La troisième a pour chefs des personnages légendaires comme Frédéric Barberousse, Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion. La septième, la huitième et dernière croisade touchent de plus près la France et son roi. Elle a un chroniqueur dans la personne du sire Joinville, conseiller de Saint Louis, roi de France. Il accompagna le roi de France à la septième croisade, en restant toujours en contact avec lui et en participant activement aux combats contre les Arabes. Dans son œuvre, « Livre des saintes paroles et des bons faiz de notre saint roy Looys » (aujourd’hui désignée comme « La vie de Saint Louis »), il décrit le désespoir de quitter son beau domaine et toute la foi qui anime les croisés et le roi, les difficultés du voyage et la conquête de Damiette, ville sur le delta du Nil. Le récit est plein de vie, d’anecdotes et même de quelques traits d’humour. Pour cela, il s’agit plutôt d’un témoignage personnel sur le roi qu’une œuvre historique. Les souvenirs sont très précis et cela nous étonne car l’œuvre a été écrite plusieurs décennies après les faits.

Comme en 1248, le sultan d’Égypte avait repris Jérusalem. Louis IX décida d’entreprendre une expédition afin d’attaquer les Sarrasins. Les croisés s’emparèrent de la ville de Damiette, puis se préparèrent à marcher sur Le Caire où le sultan tenait sa résidence. Elle n’atteignit pas son but, car ils furent assaillis en route par les Sarrasins . Le roi et le reste de l’armée furent faits prisonniers. Après de longues négociations, Louis IX fut libéré contre une énorme rançon
L’épilogue de la huitième croisade est tragique car en 1270 Louis IX meurt devant Tunis ; les Lieux Saints tombent les uns après les autres dans les mains des infidèles.
Les croisades ouvrent aux Européens la route de l’Orient ; des rapports commerciaux s’établissent avec les pays mongols et la Chine. Enfin, à l’intérieur, le départ des croisés facilite le développement des institutions communales. À cela il faut ajouter que les contacts courtois entre certains chefs francs et musulmans correspondent aux contacts qui ont eu lieu depuis l’arrivée des Francs au milieu des populations locales : les mariages mixtes n’étaient pas rares et la cohabitation sur le même territoire s’est faite assez aisément. Au niveau géopolitique, les Croisades permirent aussi la formation des État Latins d’Orient tels que le conté d’Edesse et de Tripoli (créé par Baudouin di Boulogne, frère de Godefroid de Bouillon), la principauté d’Antioche (voulu par Bohémond de Hauteville, fils de Robert le Guiscard) et le royaume de Jérusalem (premier souverain Godefroid de Bouillon). Elles contribuèrent aussi à l’essor des républiques maritimes italiennes.