Révolution française et son héritage

Révolution française et son héritage

Au-delà du bilan politique, la Révolution a eu des conséquences importantes dans la vie de tous les jours qui sont encore en vigueur. Le système métrique en est un bon exemple. Avant la Révolution, on mesurait en arpent, aune, pinte, toise, etc. C’était compliqué car ces mesures changeaient de valeur d’une région à l’autre. En 1790, l’Assemblée constituante réunit les meilleurs savants, dont le chimiste Lavoisier, pour travailler sur un système qui soit universel et simple. Le «mètre» – dix millionième partie de la distance entre le pôle et l’équateur – est créé et déposé en 1799 aux Archives Nationales, sous forme d’une règle de platine; il en va de même pour un «kilogramme» de platine, qui correspond au poids de 1 dm3 d’eau pure à 6 °C, à Paris. Le coup de génie réside dans le fait d’avoir opté pour un système décimal qui ne sera toutefois rendu obligatoire qu’en 1840.
Le musée du Louvre est, lui aussi, né à cette époque, entre 1791 et 1793, lorsque les révolutionnaires ont attribué aux collections royales la mission de permettre l’apprentissage de la peinture, par la copie des maîtres anciens.
En 1790, la Constituante remplace les provinces de l’Ancien Régime par 83 départements, subdivisés en districts (les arrondissements actuels), cantons et communes. Un citoyen aurait dû avoir la possibilité de faire l’allée retour dans la journée pour se rendre au chef-lieu du département: voilà pourquoi les départements étaient si nombreux. Un conseil général élu gouverne chaque département. Le critère était celui d’après lequel un habitant d’un département quelconque aurait pu se rendre dans le chef-lieu et dans la journée pouvoir rentrer chez lui.

Jusqu’en 1792, les curés inscrivaient sur les registres des paroisses, les baptêmes, les mariages et les décès. La République imposa aux mairies d’écrire tout cela dans un registre d’état civil; le mariage civil est désormais obligatoire et le divorce autorisé.
Tous les emblèmes de la République française sont nés pendant la Révolution: le belliqueux hymne national ( la Marseillaise, composé à Strasbourg par Rouget-de l’Isle); la cocarde, apparue en juillet 1789, qui mêle les couleurs de Paris (le bleu et le rouge) au blanc royal et se transforme en drapeau tricolore un an plus tard; «liberté, égalité, fraternité», devise de la première République et l’allégorique «Marianne» qui porte un bonnet phrygien, une tunique et une pique, et dont le buste, présent dans toutes les mairies, change souvent d’aspect puisqu’il se conforme aux traits des actrices les plus célèbres du moment.
Aujourd’hui en politique on parle de gauche et de droite: cela dérive de la position qu’occupaient les groupes politiques dans la salle où l’Assemblée Nationale se réunissait; les Jacobins et les Montagnards, plus progressistes et défendant les intérêts du peuple contre le roi, occupaient la partie gauche (les Montagnards ou Montagne occupaient la partie la plus haute) alors que ceux qui avaient des idées plus libérales et défendaient les intérêts de la monarchie constitutionnelle et de la bourgeoisie, tels que les Girondins, se tenaient à droite. Avant la Révolution, en politique la gauche n’existait pas.
Et il ne faut pas oublier la fête nationale. Depuis 1879, le 14 juillet, date de la prise de la Bastille, partout en France, mais surtout à Paris, on danse dans les casernes des sapeurs-pompiers avant d’assister aux feux d’artifices.
À tout cela, il faut ajouter un aspect bien plus important: la déclaration des droits de l’homme et du citoyen a été adopté ou inspiré beaucoup de pays modernes.