Marguerite de Navarre - Oeuvre

Marguerite de Navarre

Marguerite de Navarre était fille de Charles d’Orléans et donc la sœur du roi de France, François Ier. Elle fut protectrice de nombreux poètes parmi lesquels Clément Marot. Elle était aussi en relation avec Calvin et elle avait l’habitude de s’entourer d’humanistes. Autour d’elle, la Renaissance et les idées de la Réforme faisaient bon ménage. C’était une femme supérieurement douée qui s’instruisit elle-même, comme son temps l’y obligeait.

Son activité était infatigable. Ce qui la caractérise, en la distinguant des poètes de son époque c’est la présence du sentiment qui très souvent l’emporte sur l’intelligence. Par exemple, elle était religieuse, mais elle bannissait de son culte tout ce qui paraissait mesquin. Elle éprouvait beaucoup d’affection pour son frère, le roi. C’est ainsi, qu’elle inaugura une poésie sentimentale et personnelle . Son ton est souvent sérieux et dans son œuvre principale, l’Heptaméron, il atteint des aspects tragiques. L’Heptaméron ressemble beaucoup au Décaméron de Boccace, dont la traduction venait de paraître. C’est une série de nouvelles racontées par chacune des dix personnes « seigneurs cet dames » qui formaient un petit groupe arrêté dans un monastère au cours d’un voyage interrompu par une tempête. On est en automne et tout se passe dans la région des Pyrénées. Le Gave a emporté les ponts et des bandits et des hommes sèment la terreur ils entraînent même la mort.

Finalement on se retrouve à dix, cinq hommes et cinq femmes à l’abbaye de Notre-Dame de Serrance. En attendant que les communications soient rétablies, le matin on lit la Bible e l’après-midi on raconte à tour de rôle des histoires. En tout on aurait dû avoir cent nouvelles, mais Marguerite mot sans que son ouvrage soit achevé. L’Héptaméron ne compte que soixante-douze histoires dont le tour nous apparaît fort libre et même licencieux ; mais c’était bien, cependant, l’expression de l’ « honnête société telle qu’elle était comprise à cette époque. Marguerite a su placer ses nouvelles dans des décors familiers. En effet, les personnages sont décrits d’après les habitudes, leurs psychologie, leurs mœurs. Le thème principal de l’ Heptaméron est l’amour. Marguerite ne condamne pas l’amour, mais il ne doit pas être seulement associé au simple désir charnel. Il n’ya rien de plus naturel que la beauté soit à l’origine de ce sentiment ; cependant, il faut que l’admiration s’adresse à la vertu de l’être aimé. L’aboutissement logique et normal de l’amour est le mariage, autrement il doit se limiter à une adoration muette. Toutefois, l’ouvrage est plein d’histoires scandaleuses semblables à celles des fabliaux, d’incestes et de viols. Et cela c’est la différence avec les contes des siècles précédents car Marguerite condamne soit par le dénouement que par les commentaires des devisants, les conséquences négatives de ce appétit charnel sans aucun frein.