Iles subantarctiques françaises

L'archipel de Crozet, les îles Kerguelen et Saint-Paul et Amsterdam sont les trois districts sud administrés par les TAAF (= Terres australes et antarctiques françaises). Pour assurer une présence française permanente à terre, des bases opérationnelles sont construites sur chacune d'elles pouvant accueillir jusqu'à une centaine de personnes par an. Afin de préserver l'extraordinaire patrimoine naturel terrestre et marin, les îles, et une partie de leur zone économique exclusive sont classées en réserve naturelle nationale par arrêté interministériel.

Archipel de Crozet

Les îles Crozet sont composées de cinq îles volcaniques, divisées en deux groupes : les îles Cochons, Apôtres et Pingouins appelées îles Froides forment la partie ouest, tandis que les îles Possession et Est s'étendent vers l'est. Le climat subantarctique est caractérisé par des vents violents qui soufflent jusqu'à 180 km/h, des conditions météorologiques changeantes, des précipitations importantes et des températures allant de -5 °C à 20 °C.

Elles furent découvertes par l'expédition française dirigée par Marc-Joseph Marion-Dufresne qui envoya son compagnon Julien Crozet le 24 janvier 1772 revendiquer la souveraineté française sur ces terres. Le capitaine britannique James Cook a ensuite nommé les îles « Crozet ».

Les îles Crozet ont d'abord été administrées par le gouvernement de Madagascar, colonie française à l'époque. Elles furent ensuite rattachées aux Terres australes et antarctiques françaises après leur création en 1955. En 1961 est envoyée la première mission de l'île de la Possession, suivie deux ans plus tard par la construction de la base permanente « Alfred Faure », du nom d'un ingénieur météorologue et pionnier du subantarctique. Aujourd'hui, environ 25 personnes assurent la présence permanente de l'Île de la Possession et sont relevées annuellement.
Les îles Crozet abritent quatre espèces de manchots, en particulier les manchots macaronis et les manchots royaux, ainsi que de grandes colonies de pétrels, d'albatros, de labbes et de mouettes. Plusieurs mammifères marins sont également représentés : phoques, éléphants de mer, orques… Le chou Kerguelen et l'azorelle font partie des plantes les plus emblématiques de l'archipel.

Iles Kerguelen

Les îles Kerguelen consistent en une île principale entourée de plus de 300 îles et îlots satellites représentant une superficie totale de 7 200 km², avec une ligne de côte accidentée permettant à de nombreux golfes, baies et fjords de pénétrer dans les terres. Le plus haut sommet est le Mont Ross (1850 m) et le glacier Cook couvre une grande partie du versant est, malgré une baisse importante due à la fonte des glaces.

L'archipel a été découvert le 12 février 1772 par le marin français Yves Joseph Kerguelen de Trémarec, 4 ans avant James Cook. En 1893, Eure revendique officiellement la souveraineté française sur les Kerguelen. La même année, le gouvernement cède l'exploitation des îles aux frères Bossière pour cinquante ans. La station permanente « Port-aux-Français » est alors créée en 1950 et accueille actuellement de 40 à plus d'une centaine de personnes tout au long de l'année.

Le temps est très venteux (150 km/h régulièrement), et les précipitations de pluie et de neige sont fréquentes toute l'année. Les températures moyennes s'établissent autour de 4,5 °C.
Situées au carrefour des eaux froides refluant de l'Antarctique et des courants chauds descendant de l'océan Indien, qui favorisent la production de chaînes alimentaires complètes, les îles Kerguelen constituent un point de rencontre unique pour les animaux marins, en particulier ceux qui ont besoin d'un sol solide pour se reproduire. Ils abritent d'impressionnantes colonies d'éléphants de mer, de manchots et d'albatros. La végétation terrestre est plutôt pauvre, formée de paysages de toundra près du littoral et de touffes éparses d'herbes et de lichens dès que le terrain devient plus accidenté.
Néanmoins, les écosystèmes originels ont été profondément modifiés par la conjonction de la surexploitation (chasse à la baleine et au phoque au XXe siècle) et l'introduction d'espèces exotiques : lapins, chats, rats, rennes, truites, etc.

Saint-Paul et Amsterdam

Le district de Saint-Paul et d'Amsterdam est composé de deux îles d'origine volcanique distantes de 85 km, qui bénéficient d'un climat océanique doux qui les exempte de neige et de gel en hiver. Une base permanente construite en 1950 sur l’île d’Amsterdam accueille aujourd'hui 20 à 40 personnes.
Amsterdam (58 km²) doit son nom au navire du marin néerlandais Van Diemen Nieuv Amsterdam qui a atteint l'île en 1633. La souveraineté française a ensuite été proclamée en 1892. Les écosystèmes ont été gravement touchés depuis la découverte de l'île par les activités humaines (chasse, déforestation) et l'introduction d'espèces exogènes (rats, chats, bovins…).

Amsterdam est le seul territoire des îles Australes françaises où une espèce d'arbre prend racine : le Phylica arborea, présent dans la partie orientale de l'île. Il n'en restait plus que quelques-uns en 1980, poussant les TAAF à lancer un programme de restauration qui réussit à planter plus de 7000 arbres en 30 ans.