Hugues Capet, fondateur de la dynastie capétienne

Hugues Capet, fondateur de la dynastie capétienne

Le 21 mai 987, Louis V, dernier roi de la dynastie carolingienne, meurt d’une chute de cheval. Comme il n’a pas d’héritiers directs, seul son oncle paternel Charles, duc de Basse-Lorraine, peut prétendre de monter au trône. Mais l’assemblée des grands seigneurs du royaume, formée d’une quinzaine d’évêques et de quelques princes et comtes, réunie à Senlis, lui préfèrent Hugues Capet, duc de France, qui sera sacré quelques jours plus tard à Nyon. Le nom « Capet » dérive de « cappa », un vêtement ecclésiastique porté par les abbés et les abbesses. Son surnom serait en relation avec les nombreuses abbayes dont Hugues était l’abbé laïc. Une élection de ce type était un vieil usage franc et elle avait déjà porté sur le trône le grand-oncle d’Hugues, le comte Eudes, son grand-père et son oncle. Tous descendaient de Robert le Fort qui avait battu les Norman. Hugues Capet est passé à l’histoire come l’ancêtre de la troisième dynastie française, après les Mérovingiens et les Carolingiens, qui règnera près de 900 ans. Aujourd’hui, deux de cette dynastie occupent encore un trône : celui d’Espagne et celui du Luxembourg. Pourtant, le règne d’Hugues Capet ne dura que neuf ans et dans les livres d’histoires il fut vite oublié. Son royaume n’était pas vaste car il comprenait un petit corridor allant de la région de Compiègne à Dreux et de Paris à Orléans. Pendant son règne, Il dut tout le temps faire face aux prétentions de celui qui avait été le perdant, Charles de Lorraine. Si Hugues Capet est passé dans l’histoire, c’est pour sa décision de réintroduire le principe de l’hérédité dans la succession au trône. A Senlis, les grands seigneurs féodaux n’avaient pris aucun engagement sur le maintien de la couronne dans la famille de Hugues Capet. Cependant, par un coup de génie politique, six mois après, il fit sacrer après lui son fils Robert, qui, lorsqu’il monte à son tour au trône, en 996, associera son fils aîné. Par conséquent, la présence, à chaque décès, d’un héritier mâle assurera la longévité de la dynastie.

Pour cela, à l’époque, il fut accusé d’usurpation, une polémique alimentée surtout par les clercs. Cette polémique s’apaisera seulement lorsque les successeurs de Hugues Capet épouseront des descendants de monarques carolingiens, en réunissant ainsi les deux familles royales. Au fil des siècles, la figure de Hugues Capet a continué à être instrumentalisé. Au XVIe siècle, on l’a présenté comme le Gaulois qui avait vaincu l’Allemand (Charles de Lorraine). Sous la Révolution, les révolutionnaires ont donné à Louis XVI le nom de Louis Capet, une manière pour rappeler l’usurpation originelle des tyrans. Par contre, au XIXe siècle, apparaît un Hugues Capet « père de la Nation » : le légitimistes voient en lui l’ancêtre des Bourbons, alors que les orléanistes voient en lui le principes d’une monarchie constitutionnelle. Seuls les bonapartistes battent froid ce monarque qui, par une sorte d’astuce, savait pris la place du dernier descendant d’un empereur.