Concetti Chiave
- Les Apaches étaient des criminels parisiens du début du XXe siècle, connus pour leur influence sur la musique, la mode et le cinéma, et contraints de rejoindre l'armée en 1914.
- Ils étaient surnommés "Apaches" par un journaliste en 1900, en référence aux tribus amérindiennes, symboles de liberté et rébellion.
- Leur style distinctif incluait des chemises rayées, mouchoirs colorés, et étaient armés de pistolets et couteaux, reflétant une mode unique et provocatrice.
- Les Apaches ont profondément influencé la culture populaire avec leurs danses passionnées, attirant même les classes supérieures dans les clubs parisiens.
- Décrits comme des dandys et anarchistes instinctifs, ils rejetaient le salariat, cherchant une vie libre et distincte, souvent en guerre avec la bourgeoisie et la police.
Les “Apaches” dans le Paris du début XX siècle
La Première Guerre mondiale a vu quelques problèmes liés aux vols, y compris la suite de l'histoire de Lupin, mais elle a également conduit à la conclusion de véritables activités criminelles, comme celles qui avaient eu lieu en France. En effet, en 1914, des groupes criminels errant dans la capitale française dès le début du XXe siècle et devenant un véritable phénomène de coutume, partirent pour le front. Ces délinquants furent obligés de rejoindre en masse l’armée et la plupart d'entre eux ne rentrèrent pas chez eux, mettant fin dramatiquement à une période d'abus, de vols, de crimes qui, cependant, n'ont jamais influencé, comme alors, la musique, la mode, le cinéma.Grâce à ces bandits, la transgression devint un mythe, admiré même par les classes supérieures. Partant des quartiers alors les plus périphériques de Paris, comme Montmartre, Bastille, Belleville, des membres de gangs aux noms qui formaient tout un programme se répandirent vers des quartiers plus centraux (Maubert, Les Halles, Montparnasse) : Costumes Noirs, Aristocrates, Cœurs de Fer, par exemple. Armés de pistolets pouvant devenir une poigne de fer ou un couteau pliant à double lame, vêtus de chemises rayées et portant un mouchoir de différentes couleurs selon l'appartenance au gang, les criminels prirent le nom d’Apaches, à la suite d’un article paru le 12 décembre 1900 dans Le Matin. Les Apaches furent actifs jusqu'au déclenchement de la Première Guerre mondiale qui en a emporté la plupart (ainsi que la jeunesse européenne).
Pendant les premières années du XXe siècle on faisait beaucoup d’attention aux nouvelles qui arrivaient de la conquête de l'Ouest américain et les tribus indiennes d'Amérique faisaient l'actualité ; ainsi le journaliste français Fouquier surnomma les gangs criminels des bidonvilles parisiennes « tribus d'apaches ». Ce terme devint à la mode. Les Amérindiens, les Apaches, étaient idéalisés comme une expression de liberté et de rébellion contre ceux qui voulaient les subjuguer.
Les criminels avaient leur propre code que seul un autre membre du gang était a même de comprendre ; ils s'en prenaient aux passants, ou aux commerçants, armés de bâtons, de bouteilles, de couteaux à crans d'arrêt et des fameux pistolets ou bien ils enveloppaient la tête de la victime avec un foulard jusqu'à provoquer l'asphyxie pour l'obliger à remettre ses biens. Ils aussi en œuvre les techniques d’une forme de combat qui a donné naissance à la boxe française.
Le soir, dans les différents bistrots, ils se plaisaient à danser avec leurs femmes une danse débridée, passionnée et parfois brutale qui, pourtant, attirait également les dames de Paris à la recherche d'une soirée de folie. Les bandits se lançaient dans une sorte de tango passionné qui allait jusqu'à simuler des claques et des coups de poing, ou à tirer la dame par les cheveux, dans une danse qu'ils aimaient au point d'encombrer les clubs où les criminels se rencontraient et de créer une véritable tendance, même pour les danseurs honnêtes. Les femmes vêtues d'un tablier rouge sur une robe noire, les cheveux coupés courts, symbole de modernité et d'émancipation, virevoltaient avec leurs "bandits" au rythme des valses du Moulin Rouge à la mode. Certains d'entre elles devinrent de véritables célébrités, parce qu'elles étaient les compagne de bandits et à cause d'histoires de crime. La plus célèbre, Amélie, fut surnommée Casque d'or pour sa coiffure et inspira un film devenu célèbre en 1952.
Ils rejetaient l'idée de s'intégrer dans une société dominée par le travail, ils avaient pour ennemis la bourgeoisie et la police, contre lesquels ils évoluaient de manière criminelle, déclenchant une véritable guerre urbaine, faite de coups de couteau et de fusillades.
Ils parlaient un argot personnel, le Jare, et portaient une attention particulière au look : chaussures pointues, foulard (souvent signe distinctif d'un gang à l'autre), béret ou casquette plate, fines moustaches et favoris, touffes de cheveux dépassant du chapeau , chemises souvent rayées, pantalons à plis, bande autour de la taille.
Extrêmement dangereux, ils atteignirent un nombre considérable (jusqu'à 30 000) et tinrent longtemps la police en échec.
Michel Perrot les décrit ainsi:
• Bien habillé, avec un foulard en soie et un bonnet bien ajusté.
• Une élégance frivole qui le fait passer en efféminé parmi les ouvriers
de banlieue.
• L'Apache rêve de sorties en compagnie, d'amis, de la mort, il aime les
bals et les filles.
• La femme apache est libre et en même temps soumise à son homme (qui
devient parfois son proxénète).
• L'Apache est un dandy, ayant le sens de l'honneur et le goût de la
distinction, il ne se résigne à rien, il veut voir son nom dans les
journaux.
• C’est un anarchiste instinctif croit que le vol n'est qu'une juste
rétribution et pratique la redistribution individuelle au détriment des
bourgeois ou des "fous".
• L'Apache est un garçon d'environ 18 ans, un jeune prolétaire de la
banlieue urbaine, surtout parisienne
• Il rejette le salariat et la condition prolétarienne de ses parents
ainsi que le fait d’être sans le sou..
• Il adore flâner, flâner en ville, c'est un paria de la banlieue et il
veut vivre au cœur de la ville.
Aujourd'hui encore, on pense que, en France, les années entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, doivent être représentées par ces danses, ces musiques et ces individus qui semblent sortis d'un roman, mais en réalité ont semé la terreur et fait de Paris une ville louche et peu sûre.
Domande da interrogazione
- Qui étaient les Apaches dans le Paris du début du XXe siècle ?
- Pourquoi les criminels parisiens ont-ils été surnommés "Apaches" ?
- Quelles étaient les caractéristiques distinctives des Apaches en termes de mode et d'armement ?
- Comment les Apaches ont-ils influencé la culture populaire et la société de leur époque ?
- Quelle était la vision du monde et le mode de vie des Apaches selon Michel Perrot ?
Les Apaches étaient des groupes criminels actifs à Paris au début du XXe siècle, connus pour leurs vols, crimes, et leur influence sur la musique, la mode et le cinéma. Ils étaient obligés de rejoindre l'armée avec le début de la Première Guerre mondiale, ce qui a marqué la fin de leur ère.
Le terme "Apaches" a été utilisé pour la première fois par le journaliste Fouquier dans un article du 12 décembre 1900, inspiré par l'actualité des tribus indiennes d'Amérique, notamment les Apaches, vus comme des symboles de liberté et de rébellion.
Les Apaches se distinguaient par leurs chemises rayées, leurs mouchoirs de couleurs variées selon l'appartenance au gang, et étaient armés de pistolets, couteaux pliants à double lame, bâtons, et bouteilles. Ils avaient un style vestimentaire unique incluant des chaussures pointues, des foulards, des bérets ou casquettes plates, et des pantalons à plis.
Les Apaches ont eu un impact profond sur la culture populaire, inspirant la musique, la danse, la mode, et même le cinéma. Leur danse passionnée et brutale attirait les Parisiens dans les clubs, et certains membres sont devenus célèbres, comme Amélie, surnommée Casque d'or, qui a inspiré un film en 1952.
Selon Michel Perrot, les Apaches étaient vus comme des dandys avec un sens de l'honneur et du goût pour la distinction, rejetant le travail salarié et aspirant à une vie de liberté. Ils étaient considérés comme des anarchistes instinctifs, pratiquant la redistribution individuelle au détriment des bourgeois, et menaient une vie de parias urbains, cherchant à vivre au cœur de la ville.