Guy de Maupassant – La main d’écorché

Guy de Maupassant – La main d’écorché – Résumé et analyse

Pendant une soirée entre étudiants, Pierre B., un ami d’enfance du narrateur, rentre dans la pièce avec une main écorchée, en racontant qu’elle appartient à un criminel célèbre du XVIII siècle, supplicié en 1736 et qu’il l’avait eue en l’achetant à un vieux sorcier qui faisait de la magie noire et de la magie blanche. L’homme avait tué soit sa femme soit le curé qui les avait mariés, et avait été supplicié après beaucoup d’autres délits. Le lendemain, le narrateur, en rendant visite à son ami, constate qu’il a pendu la main à la sonnette de la porte de son appartement. Pierre lui raconte que la nuit quelqu’un est venu carillonner avec beaucoup d’insistance à la porte, sans que personne ne donne aucun signe de vie. Quand le propriétaire de l’appartement s’aperçoit que la main a été pendu à la porte, il exige que Pierre retire cette charogne, alors Pierre la place dans son alcôve.
Dans la nuit, il est réveillé par le domestique de son ami, qui lui dit que ce dernier était au plus mal et qu’il faut aller lui rendre visite. Quand il arrive, la police et les médecins sont déjà là. Son ami n’était pas mort mais avait un aspect effrayant : il portait au cou les marques de cinq doigts qui s’étaient enfoncés dans la chair et la main d’écorché avait disparu. Pierre ne se remet plus de l’effroi, il perd la raison à tel point qu’on est obligé de la place dans un hospice Dans son délire, il lui échappe souvent des paroles étranges et, comme tous les fous, il a une idée fixe, il se croit toujours poursuivi par un spectre.

Sept mois plus tard, Pierre B. meurt, victime de sa folie. Ses dernières paroles sont: « Prends-la, prends-la, il m’étrangle ». Le narrateur accompagne le corps de son ami en Normandie où il doit être enterré. En creusant pour placer le cercueil, le fossoyeur trouve la sépulture d’un homme dont la main a été coupée ; il y a une main à côté de son corps, on met la main dans la sépulture de l’homme et on referme. Le corps de Pierre trouvera sépulture ailleurs.
Commentaire
La main écorchée est une nouvelle de Maupassant qui a paru en 1875. Tout en étant un conte fantastique, nous y retrouvons de nombreux élément du Réalisme, un mouvement auquel l’écrivain appartenait et qui était caractérisé par une représentation détaillée de la réalité humaine. Tout d’abord il faut dire que le contexte est très réel ; en effet, la technique de citer le nom de la ville ou le nom de l’ami du narrateur par une initiale nous donne une impression tout à fait réaliste. Même la description objective très détaillée de la main (sèche, noire, très longue, crispée, …. les ongles jaunes, étroits…) nous fait penser au réalisme. Certains éléments de cette nouvelle seront repris dans un autre conte La main.
Le schéma narratif est le suivant :
1) Situation initiale: les étudiants ont l’habitude de réunir, la soirée entre amis
2) Élément perturbateur et le déclanchement: la main et l’histoire du criminel
3) Les péripéties: la main d’abord accrochée à la sonnette de la porte et ensuite dans la chambre. Pendant la nuit on sonne à la porte, mais il n’y a personne. La main cherche à étouffer l’étudiant. L’’étudiant qui devient fou et il est placé dans un asile où il meurt.
4) Le dénouement: en creusant le tombeau pour enterrer le corps de l’étudiant on découvre le squelette auquel la main appartient
5) La situation finale : tout rentre dans l’ordre