Concetti Chiave
- Dans ses fables plus matures, La Fontaine utilise les animaux pour critiquer les défauts humains et les classes sociales, transformant la satire en un outil puissant.
- La Fontaine suit l'exemple de Du Bellay en dénonçant la corruption à la cour, tout en montrant comment un courtisan peut tirer profit de la flatterie plutôt que de la vérité.
- Les "Obsèques de la lionne" offre une critique directe de la cour française, décrivant les courtisans comme soumis aux caprices du souverain, sans sentiments personnels.
- Les courtisans doivent cacher leurs véritables émotions, se contentant d'imiter le roi pour survivre et prospérer à la cour.
- La morale de La Fontaine indique que le cerf, en flattant le roi avec des mensonges plaisants, échappe à la punition et reçoit des récompenses, soulignant l'importance de la ruse.
Dans le deuxième recueil de Fables (à partir du livre VII), La Fontaine n’est plus seulement un excellent peintre animalier qui a puisé à pleines mains dans la tradition grecque et latine: l’animal devient l’incarnation d’un défaut humain, le type d’une classe sociale. L’humanisation des animaux permet une satire corrosive.
Comme le faisait Du Bellay dans «Seigneur, je ne saurai…», La Fontaine s’en prend ici à la corruption de la cour; il en tire toutefois la morale du bon courtisan, ou mieux, du poète de cour: en «flattant» le roi, le cerf parvient à en obtenir un cadeau au lieu d’une punition. Et, comme la souris du Lion et le Rat, le cerf ne représenterait-il pas le poète en personne?
Les Obsèques de la lionne est l’une des fables où La Fontaine fait explicitement allusion à cette cour de France qu’il connaissait bien. Il va même jusqu’à formuler, dans les v. 17-23, une description très rude des courtisans qui sont à la merci des caprices du souverain. Ils ne peuvent se permettre aucune passion ni intérêt personnels, ils «sont ce qu’il plaît au Prince» et, s’il leur arrive par hasard d’éprouver du sentiment pour quelqu’un ou quelque chose d’étranger au monde de la cour, ils doivent le cacher pour ne pas être entravés. Il ne leur reste plus qu’à singer le roi, dont l’«esprit» peut ainsi vivre dans des centaines de corps différents au lieu de ne se limiter qu’à un seul.
Après avoir décrit les courtisans, La Fontaine illustre leur morale: tant que le cerf écoute son instinct qui le porte à évoquer, avec indignation et souffrance, les injustices infligées à sa famille, il est mal vu à la cour et risque même la vie; par contre, s’il flatte le «roi-lion» par d’agréables mensonges, il est non seulement pardonné mais aussi récompensé.
Domande da interrogazione
- Quel est le rôle des animaux dans les fables de La Fontaine à partir du livre VII?
- Comment La Fontaine critique-t-il la cour de France dans "Les Obsèques de la lionne"?
- Quelle morale La Fontaine illustre-t-il à travers le personnage du cerf?
Dans le deuxième recueil de Fables, les animaux incarnent des défauts humains et représentent des classes sociales, permettant à La Fontaine de réaliser une satire corrosive.
La Fontaine critique la cour de France en décrivant les courtisans comme étant à la merci des caprices du souverain, incapables d'exprimer des passions ou intérêts personnels, et obligés de singer le roi.
La Fontaine montre que le cerf, en flattant le roi par des mensonges agréables, est récompensé, tandis que s'il exprime son indignation face aux injustices, il est mal vu et risque sa vie.