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Concetti Chiave

  • L'œuvre de Rabelais est imprégnée d'un esprit carnavalesque, marquée par le rire, la moquerie et le déguisement, des éléments centraux au Moyen Âge.
  • Les festivités médiévales comme la «fête des fous» et la «fête de l’âne» reflétaient un renversement des valeurs, où le rire et le matériel prenaient le pas sur le sérieux et le spirituel.
  • Selon Mikhaïl Bakhtine, le carnaval représente un affranchissement temporaire des vérités dominantes et des hiérarchies, une parodie de la vie normale.
  • Rabelais utilise un style grotesque pour transformer le carnaval en littérature, renversant l'ordre établi dans le langage et le contenu de ses œuvres.
  • Le carnaval crée un monde utopique temporaire où les barrières sociales s'effacent, permettant des interactions libres et familières entre différentes catégories sociales.

Si le carnaval n’est pas vraiment représenté chez Rabelais, il n’en reste pas moins que toute son œuvre est imprégnée d’esprit carnavalesque.
Une atmosphère faite de rire, de moquerie, de déguisement qui a joué un grand rôle au Moyen Âge où, mis à part le carnaval proprement dit, on célébrait la «fête des fous» et la «fête de l’âne»; la tradition a consacré aussi le «rire de Pâques» et de nombreuses fêtes liées au monde agricole, aux vendanges et aux récoltes en général.
Souvent les bouffons du roi participaient aux cérémonies officielles en les parodiant.

Ces rites et spectacles étaient répandus dans toute l’Europe et avaient comme point commun le renversement de toutes les valeurs établies: le rire, que l’Église voyait comme un instrument du diable, prenait la place des choses sérieuses, le côté matériel celle du pur esprit, le peuple à la place des puissants, le ventre et le corps à la place de la tête.
C’est en fonction de ce renversement des valeurs que le critique contemporain Mikhaïl Bakhtine a mis en évidence (L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, 1970) le fait que l’œuvre de Rabelais est liée à la culture populaire: le carnaval est «le triomphe d’une sorte d’affranchissement provisoire de la vérité dominante et du régime existant, d’abolition provisoire de tous les rapports hiérarchiques, privilèges, règles et tabous» qui caractérisent la société féodale. Ce «monde à l’envers» est une parodie de la vie normale: les contacts familiers et libres entre des personnes, que la vie de tous les jours enferment dans les différentes catégories sociales, deviennent possibles et, pour le temps de la fête, la réalité coïncide avec l’utopie (cf. ci-contre), autrement dit avec la réalisation momentanée d’un idéal qui ne pourrait se concrétiser différemment.
Ce «monde à l’envers» parle un langage particulier, libéré des règles de l’étiquette et de la décence. Tradition populaire, le carnaval devient littérature avec le style grotesque de Rabelais. Tout dans son œuvre, le langage aussi bien que le contenu, est renversement de l’ordre établi.

Domande da interrogazione

  1. Quel rôle joue l'esprit carnavalesque dans l'œuvre de Rabelais?
  2. L'œuvre de Rabelais est imprégnée d'esprit carnavalesque, caractérisé par le rire, la moquerie et le déguisement, qui renversent les valeurs établies et permettent un affranchissement temporaire des hiérarchies et des règles sociales.

  3. Comment Mikhaïl Bakhtine interprète-t-il l'œuvre de Rabelais?
  4. Mikhaïl Bakhtine voit l'œuvre de Rabelais comme liée à la culture populaire, où le carnaval représente un triomphe temporaire sur la vérité dominante et les structures hiérarchiques de la société féodale, créant un "monde à l'envers".

  5. En quoi le carnaval influence-t-il le style littéraire de Rabelais?
  6. Le carnaval influence le style littéraire de Rabelais par l'utilisation d'un langage grotesque et le renversement de l'ordre établi, transformant la tradition populaire en littérature.

Domande e risposte