De Maupassant, Guy – Boule de suif

Contexte littéraire

L’histoire Boule de suif a parue dans le recueil Les Soirées de Médan, qui réunit les œuvres de cinq autres auteurs et qui est promu par Émile Zola, père du naturalisme Français, école dont Maupassant lui-même est un illustre représentant.

Contexte historique

L’Europe traversait une période turbulente. Depuis le coup d’État de 1799, dix ans après le début de la Révolution Française, Napoléon s’était proclamé consul à vie et, par la suite, empereur de la Français et roi d’Italie. En l’espace de 80 ans, la France a connu sept régimes politiques : trois monarchies constitutionnelles, deux républiques courtes et deux empires.
En 1870, l’année où se déroule l’histoire, a commencé ce qu’on a appelé la Troisième République Français qui a duré jusqu’en 1940. Dans ce contexte, la Prusse envahit la France et, après les difficultés des premiers mois, le peuple Français commence à s’adapter à l’occupation prussienne, malgré quelques inévitables épisodes de violence, alors que les deux pays sont encore en guerre.

Résumé

Une calèche se dirige lentement vers Dieppe pour quitter Rouen tombée dans les mains des Prussiens.
Dix personnes sont entassées dans le véhicule : M. et Mme Loiseau, négociants en vin ; le propriétaire de la filature de coton Carré-Lamadon et son épouse; le comte et la comtesse Huberte de Bréville; deux religieuses; le démocrate Cornudet et Boule de suif, surnom donné à un jeune prostituée aux formes petites et abondantes.
Malgré la situation d’urgence, dans la diligence sont respectées les différentes positions sociales sont respectées: d’un côté sont assis les « gens bien », tandis que de l’autre, l’insupportable démocrate est assis avec la fille, ce qui est honteux.
Mais le voyage à entreprendre est très long et les affres de la faim commencent à se faire sentir. Le seul à avoir été prévoyante (peut-être pour cet esprit inné de survie également dérivé de la profession) est Boule de suif qui commence à sortir de son panier toutes sortes de délices, sous les yeux incrédules de ses compagnons de voyage. Mais le cœur des femmes expérimentées est très grand et la fille invite les voyageurs affamés à profiter de son copieux repas. Et en mettant de côté l’attrait de la réputation pour calmer l’appétit, le groupe avance le ventre plein et le cœur joyeux.
En arrivant à l’Hôtel du Commerce, les voyageurs sont bloqués par un officier prussien. Le prix de la libération est cher: l’officier exige un paiement en nature de Boule de Suif. La jeune fille, avec un solide esprit patriotique, n’a pas l’intention de donner son corps à un Prussien et, trouvant la demande horrible, tout le groupe approuve le refus.
Mais le temps passe, l’emprisonnement continue et le soutien diminue. Après de nombreux désaccords, les voyageurs convainquent Boule de suif de respecter les obligations de sa profession pour le bien de tous. La liberté coûteuse est obtenue et le déplacement continue, mais de retour sur la diligence, la courageuse héroïne est ignorée et méprisée par les autres pour ce qu’elle a fait, même si cela les a sauvés.

Le thème de l’égoïsme humain

L’histoire est une critique impitoyable de la société pleine d’égoïsme humain et reflète très bien le style et la pensée naturalistes.
L’œuvre, écrite en 1880, est tragiquement actuelle, en racontant un monde saturé d’individualisme. Maupassant parvient à entourer la nature polluée, et toujours inchangée, de l’homme et le fait avec sa plume capable de capturer méticuleusement les détails et les sentiments des personnages. Au centre de tout se trouve l’homme : bête sociale méchante qui sauve et, en même temps, sacrifie son prochain juste pour obtenir des avantages. Le paradoxe et l’absurdité de la nature humaine trouvent ici amplement d’espace, laissant le lecteur formuler des questions importantes : Qui est vraiment une personne respectable? Qui est le pécheur ?

Boule de suif représente toute l’humanité. C’est la pécheresse qui condamne sa vie, c’est la femme forte déterminée par des principes solides, c’est le bouc émissaire qui se sacrifie pour l’autre et c’est, finalement, « l’autre « oubliée, marginalisée.