Concetti Chiave
- Molière a révolutionné la comédie en se concentrant sur la peinture de la société et les caractères humains, dépassant les simples intrigues artificielles.
- Son approche unique intègre des personnages qui reflètent des archétypes universels comme l'hypocrite ou l'avare, avec une profondeur et une complexité émotionnelle.
- Il écrivait dans une langue vivante et naturelle, en contraste avec les puristes de son temps, visant à plaire à un large public de bourgeois et de courtisans.
- Molière était soutenu par Louis XIV, ce qui lui a permis une certaine liberté artistique et la possibilité de développer ses idées à la cour.
- Son objectif principal était de divertir tout en corrigeant les vices à travers le ridicule, sans se conformer strictement aux règles traditionnelles de la comédie.
Molière: les caractères de son art
Avant Molière, on estimait la comédie une œuvre de médiocre difficulté. Molière lui-même déclare qu’écrire une comédie est moins aisé qu’écrire une tragédie. En effet, dans les pièces sérieuses, pour ne pas être critiqué, il suffit de dire des choses ayant du bon sens et bien écrite mais cela n’est pas suffisant pour composer une bonne comédie. Il faut plaisanter et il s’agit d’une étrange entreprise faire rire les gens qui appartiennent à une classe sociale élevée. Au début du XVIIe siècle trois genres de comédies étaient à la mode: la comédie qui imitait les Anciens, la tragi-comédie espagnole et la farce italienne. La comédie était un ensemble de situations artificielles et bizarres, où les personnages parlaient soit la langue de l’amour, soit celle des classes populaires. Corneille, créateur de la tragédie et qui mérite aussi le nom de père de la comédie, par ses premières pièces avait relevé la comédie d’intrigue; en effet, dan le Menteur, il avait fait entrevoir la comédie de caractère et pour cela il devint le précurseur de Molière. Cependant, Molière il a remplacé la peinture des mœurs françaises ou espagnoles par la peinture de la société. Il se propose donc de peindre le tableau de la vie humaine et les caractères. La société tout entière semble lui servir de modèle: beaux esprits de l’un et de l’autre sexe, bourgeois, marquis, valets. Médecins et tous ces personnages parlent chacun le langage qui leur est propre. Quelques-uns de ces types surpassent les limites d’une seule époque et s’appliquent à l’humanité de tous les temps : l’hypocrite, le misanthrope, l’avare, la coquette, la prude ne sont pas seulement les qualités ou des défauts personnifiés : on trouve chez eux une complexité de sentiment et de traits qui sont les signes de la vie car ils n’ont rien d’artificiel. En même temps, Molière nous permet de connaître le public auquel il s’adresse. Ces honnêtes gens peuvent être de la ville ou de la cour : artisans, bourgeois ou seigneurs forment ce qu’à l’époque on appelait le « grand public » et c’est surtout à l’approbation de ce public que Molière vise. Cependant, au XVII siècle deux auteurs se sont montrés sévères envers le style de Molière : La Bruyère et Fénelon. La Bruyère attaque la langue en affirmant que « Il n’a manqué à Molière que d’éviter le jargon et le barbarisme et d’écrire purement ». L’idéale de cet écrivain, des Précieuses et de l’Académie française était la langue des puristes, mais Molière en aimait une autre plus libre et plus naturelle. Fénelon attaque le style quand il affirme que Molière utilise une multitude de métaphores qui approchent du galimatias, c’est-à-dire d’un discours embarrassé, et inintelligible. Ses critiques ont cependant oublié que le vers et la prose de Molière sont faits pour être dits e non pas pour être lus ; en effet, on ne peut pas juger des comédies comme des livres et beaucoup de phrases que l’on trouve longues et lourdes à la lecture s’écoutent très volontiers quand elles sortent de la bouche des comédiens. Brunetière affirme, justement, que la langue de Molière est celle de son temps, parfois un peu archaïque, mais c’est la langue de la bourgeoisie et non pas celle de l’aristocratie, ni la langue des philosophes.C’est la langue de Paris, celle des Halles et non celle de Port-Royal ou de la Cour de Versailles. Molière se soucie très peu de l’intrigue, qui pour lui a une place tout à fait secondaire. Il emprunte ses sujets à Plaute, à Térence, aux comédies des Italiens. Cependant il ne s’agit pas d’un plagiat. Il emprunte seulement ce qui appartient à la nature. Pour tous ces aspects, Molière est le plus grand écrivain comique du XVII siècle. À ce sujet il faut rappeler la réponse donné par Boileau à Louis XIV, demandant quel était le premier écrivain de son règne. Boileau répondit, sans hésitation, que c’était Molière. Sans doute, comme il vécut à la cour, il a dû beaucoup à la protection du Roi, qui le soutint contre les rivalités jalouses des autres troupes de comédiens. O sait que Molière avait été choisi pour amuser la cour, qu’il jouit de nombreuses gratifications et la protection royale lui assura même la liberté de ses idées. D’autre part, il ne faut pas oublier que la facilité de vivre à la cour lui permit de compléter l’éducation de son génie et lui fournit une riche galerie de modèles très originaux. Son but était de plaire par la peinture du vice sous prétexte de corriger : par exemple, les enfants d’Harpagon, détachés de leur père par son vice, se moquent de lui e voilà donc ce qui rend la comédie possible: ses personnages sont ridicules, mais non odieux. Et sa comédie ne suit pas les règles que Molière avait lues et dont il ne voulait pas être ni l’esclave, ni la victime. La grande règle de toute les règles et celle de plaire, par l’intermédiaire du naturel et de la simplicité.
Domande da interrogazione
- Pourquoi Molière considère-t-il l'écriture d'une comédie plus difficile que celle d'une tragédie?
- Quels types de personnages Molière met-il en scène dans ses comédies?
- Comment Molière se distingue-t-il des autres auteurs de son temps en matière de langue?
- Quelle est la critique principale que La Bruyère et Fénelon adressent à Molière?
- Quel était l'objectif principal de Molière dans ses comédies?
Molière estime que pour écrire une bonne comédie, il ne suffit pas de dire des choses sensées et bien écrites, mais il faut aussi réussir à faire rire un public de classe sociale élevée, ce qui est une tâche complexe.
Molière peint un tableau de la société entière, incluant des beaux esprits, bourgeois, marquis, valets, médecins, et d'autres, chacun parlant le langage qui lui est propre.
Molière préfère une langue plus libre et naturelle, celle de la bourgeoisie parisienne, contrairement à la langue puriste des Précieuses et de l'Académie française.
La Bruyère critique Molière pour son usage de jargon et de barbarismes, tandis que Fénelon reproche l'utilisation excessive de métaphores, rendant le discours parfois inintelligible.
Molière visait à plaire en peignant le vice sous prétexte de corriger, rendant ses personnages ridicules mais non odieux, et en privilégiant le naturel et la simplicité.