France et la Guerre de 1914/1918

La France et la Guerre de 1914/1918

Le nord et le nord-est de la France ont été le principal théâtre de la Première Guerre mondiale. Voulant mettre les Français rapidement hors de combat, les Allemands violent la neutralité de la Belgique. Les armées s’opposent le long d’une ligne qui va du Pas-de-Calais à la trouée de Belfort – le front – et s’enterrent pour s’abriter: les deux lignes de tranchées s’allongent interminablement; elles ne sont séparées que par un espace d’un ou deux kilomètres où se livrent tous les engagements. Les états-majors recherchent de nouvelles méthodes car ils ne cessent de songer à la percée, autrement dit à crever le front ennemi et reprendre la guerre de mouvement telle qu’elle a toujours été pratiquée. C ?est ce qu’on appelle la « guerre de tranchée », très coûteuse en homme et en matériel. C’est ainsi que les Allemands ont recours aux gaz toxiques et que l’aviation fait son apparition; l’Angleterre utilise les premiers tanks en 1916 et, un an plus tard, la France met en ligne les «chars Renault». À l’arrière, toutes les industries travaillent pour l’armée; on mobilise les non combattants – femmes, enfants, vieillards – dans les champs et les usines; les emprunts se succèdent car le conflit est très coûteux; pour stimuler les énergies, on impose la censure à la presse et la propagande redouble d’intensité; le rationnement des vivres devient nécessaire et on emploie des succédanés chimiques.

En septembre 1914, les Allemands descendent vers le Sud-Est à la poursuite de l’armée française et s’exposent à une attaque de flanc à partir d’un camp retranché qui a été organisé aux abords de Paris. Le général en chef Joffre donne l’ordre aux troupes en retraite de passer à la contre-offensive et, pour venir en aide à l’infanterie épuisée, le général Gallieni qui commande le camp de la Marne, a l’idée d’aller la chercher… en taxi. L’épisode est demeuré d’autant plus célèbre dans l’imaginaire collectif qu’il est à l’origine d’une des rares victoires de cette guerre d’usure. Il y avait, dans la capitale, 1 100 taxis, tous de la même marque – Renault – et du même type. Gallieni en a réquisitionné un peu plus de 700. «Cette opération a laissé un souvenir particulièrement vif chez les Parisiens. Les agents de police et les gardes républicains, répandus sur les principales voies de la capitale, arrêtaient les taxis-autos, faisaient descendre les voyageurs, quels qu’ils fussent, prenaient les numéros des voitures et les dirigeaient sur l’École militaire ou d’autres locaux militaires désignés. Là ils étaient réunis par groupes de 100, sous les ordres d’un officier et acheminés sur Gagny et Noisy-le-Sec où ils devaient charger les diverses unités d’infanterie de la division
1915 et 1916 sont deux années d’attente pendant lesquelles toutes les tentatives de percée échouent; les Français remportent la bataille de Verdun mais ce n’est qu’en 1917 qu’interviennent deux faits essentiels: les États-Unis entrent en guerre contre les Allemands qui ont tenté d’isoler le Royaume-Uni en pratiquant un conflit sous-marin à outrance, et les Russes renoncent aux hostilités après la révolution bolchevique de novembre.
1918 est l’année décisive. Le président du Conseil Clemenceau et le commandant en chef des forces alliées, le général Foch, grâce à l’aide des Américains, parviennent à faire reculer les Allemands.
L’armistice est signé le 11 novembre.