Cette vaillance ne fit pas défaut non plus à l'enfance de M. Caton. Il était élevé dans la maison de M. Drusus, son oncle maternel. Celui-ci étant tribun du peuple, des Latins étaient venus le trouver pour obtenir le droit de cité. Q. Poppedius, le chef des délégués latins et l'hôte de Drusus, pria l'enfant d'appuyer auprès de son oncle la demande des alliés. Caton répondit d'un air énergique qu'il n'en ferait rien et, malgré des sollicitations répétées, il demeura inébranlable. Alors Poppedius, le prenant dans ses bras, le porta au plus haut étage de la maison et le menaça de le précipiter, s'il ne cédait à ses prières, mais cela même ne put ébranler l'enfant. Une telle constance arracha à Poppedius cette exclamation : "Félicitons-nous, alliés latins, qu'il soit encore si jeune ; s'il était sénateur, il nous faudrait renoncer même à l'espoir du droit de cité." Ainsi, dès l'enfance, l'esprit de Caton avait déjà la gravité de tout le sénat et son obstination fit obstacle à l'ambition qu'avaient les Latins d'obtenir le droit de cité romaine. (An de R. 662.)
Une autre fois Caton, encore vêtu de la robe prétexte, étant venu saluer Sylla chez lui, vit des têtes de proscrits qu'on avait apportées dans le vestibule. Profondément ému par cet horrible spectacle, il demanda à son précepteur, nommé Sarpédon, comment il ne se trouvait personne pour tuer un tyran si cruel. Sarpédon lui répondit que ce n'était pas la volonté qui manquait aux hommes, mais les moyens, à cause de la garde nombreuse qui protégeait Sylla. L'enfant le supplia alors de lui donner un poignard, en assurant qu'il lui serait très facile de tuer Sylla, parce qu'il avait coutume de s'asseoir sur son lit. Le précepteur reconnut à ces mots le caractère de Caton, il frémit de son dessein et, désormais, il ne le mena plus chez Sylla sans l'avoir d'abord fouillé. Quoi de plus étonnant ? Un enfant a pu surprendre le vainqueur dans l'endroit où s'exerçait sa cruauté, au moment même où ce barbare faisait exterminer consuls, municipes, légions et la plus grande partie de l'ordre équestre, et n'en a pas été épouvanté. Supposez Marius lui-même dans ce vestibule, il aurait plutôt songé à fuir qu'à tuer Sylla. (An de R. 671.)
Dovrebbe essere questa ma nn conoscendo il francese nn so...