Crèche provençale

Crèche provençale

En Provence, la fête de Noël est liée à la tradition de la crèche. Chaque année elle renaît et elle vit presque deux mois. Fin novembre on sort des armoires les boîtes de carton où l’on avait rangé tout le matériel et les enfants sont très heureux d’aligner les santons, les accessoires, la végétation, les bâtisses. Toutes les années, à Marseille, a lieu la foire aux santons : c’est l’occasion pour acheter de nouveaux sujets ou d’autres éléments décoratifs. Autrefois, les plus petit faisaient des balades avec leurs grands-parents dans les bois pour récolter de la mousse, des feuilles, de petits bouts de bois. De nos jours, c’est dans les grands-magasins que l’on peut acheter tout le nécessaire et le plus souvent en plastique. Au fil des semaines la crèche s’installe. Chaque jour on déplace les santons à la recherche du meilleur emplacement. Vient enfin le soir de Noël. Après le souper familial, à minuit le petit Jésus est délicatement posé entre le bœuf et l’âne et la crèche reprend à vivre. Elle accompagnera la famille jusqu’à l’Epiphanie et jour après jour, les Rois Mages avanceront des collines lointaines vers le Petit-Enfant. En certains cas, la crèche reste jusqu’à la Chandeleur (2 février).

Les sujets qui animent la crèche sont très variés: à part les sujets religieux, on a tous les spécimens de la population locale provençale: le boulanger, le curé, le ferronnier, le berger, les marchands, les pêcheurs et chacun d’eux apporte quelque chose au Petit-Jésus. Les bâtisses sont celle qui existaient autrefois dans les villages provençaux : la ferme, l’étable, l’écurie, le puit, les pigeonniers. La crèche provençale est le fruit d’un itinéraire unique qui mêle, au fil du temps, le profane au religieux. Au début il y a eu les crèches traditionnelles dans les maisons et dans les églises, puis les crèches mécaniques auxquelles plus tard succéderont les crèches parlantes, interprétées par des marionnettes. Peu à peu, on mit en scène les villageois eux-mêmes : c’était le temps des « Pastorales » qu’aujourd’hui on joue encore dans certaines églises. À Marseille, il existe le Musée du Santon Marcel Carbonel. Il rassemble toutes les techniques de fabrication qui se sont succédé le long des siècles ; on y expose des crèches très rares, remontant au XVIII siècle avec des santons en terre cuite ou habillés de dimension différente : de véritables œuvres d’art.